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Vers un « examen de conscience » au RN après la frustration des législatives

par Estelle Shirbon et Elizabeth Pineau

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NANGIS, Seine-et-Marne (Reuters) – Isabelle Martin fait partie des électeurs qui ont permis au Rassemblement national de l’emporter pour la première fois aux élections législatives dans la quatrième circonscription de Seine-et-Marne et regrette amèrement la troisième place du parti à l’Assemblée nationale.

A l’instar des quelque 10 millions d’électeurs qui ont envoyé un nombre record de 143 députés d’extrême droite au Palais-Bourbon, le première place obtenue dimanche par le Nouveau Front Populaire (NFP) a désappointé cette électrice de 52 ans d’origine portugaise, employée dans une entreprise d’aide aux démarches administratives.

La stratégie du « front républicain » qui a consisté à retirer des candidats en quelque 200 circonscriptions pour faire barrage au Rassemblement national ? « Des magouilles », dit Isabelle Martin, attablée à la terrasse d’un café de la petite ville de Nangis, à environ 75 km au sud-est de Paris.

« Ils se sont rassemblés pour bloquer le RN alors qu’ils n’ont pas les mêmes objectifs. Je ne comprends pas qu’ils se rabaissent comme ça », dit-elle.

Une frustration forcément partagée par les caciques du RN, à commencer par Marine Le Pen et Jordan Bardella, qui ont dès dimanche soir donné rendez-vous en 2027, date de la prochaine élection présidentielle que la fille du fondateur du Front national Jean-Marie Le Pen, finaliste à deux reprises, espère remporter.

PROGRAMME FLOU ET CANDIDATS CONTESTABLES

« C’est une victoire différée », a lancé mercredi la députée du Pas-de-Calais en entrant dans l’enceinte du Palais-Bourbon.

Jordan Bardella, qui se voyait à Matignon après un premier tour victorieux a quant à lui fait son mea culpa, regrettant des « erreurs » et prenant « sa part de responsabilité » dans le résultat final.

Le coup a été rude, comme l’a souligné le maire RN de Perpignan Louis Aliot, qui a appelé sa famille politique à un « examen de conscience ».

Le député européen Gilles Pennelle, chargé des investitures au RN et du « plan Matignon » censé préparer les premières semaines au pouvoir, a démissionné de ses fonctions de directeur général. Il n’a pas répondu aux sollicitations de Reuters.

« On a vu que le ‘plan Matignon’ était insuffisant et il a été sanctionné pour ça. Il y a donc un problème structurel », a dit à Reuters Christophe Gervasi, à la tête d’un cabinet de conseil qui fait régulièrement des enquêtes pour le RN.

Le sondeur évoque aussi un programme « vague » qui manque de crédibilité, notamment à destination des milieux économiques, et trop flou, comme l’a montré la cacophonie autour du rôle des binationaux.

Il cible en outre le profil de candidats souvent âgés de moins de 30 ans, « pas suffisamment solides ni assez compétents ».

Le bureau exécutif du RN, au lendemain du scrutin, a fait le point sur les ratés de l’entre-deux-tours qui a vu nombre de candidats RN refuser de débattre tandis que d’autres affichaient des profils contestables, à l’image de Daniel Grenon, dont les propos sur « les Maghrébins au pouvoir » qui n’ont « pas leur place en hauts lieux » ont précipité son renvoi du parti.

« IL FAUT TOUJOURS S’AMÉLIORER »

Des scories qui ont de nouveau mis en lumière un problème de ressources humaines et de professionnalisation du parti dont le processus de « dédiabolisation » entamé par Marine Le Pen n’est pas achevé.

« Le RN fait sans doute toujours un peu peur », a dit à Reuters Adélaïde Zulfikarpasic, directrice générale de BVA Xsight.

Interrogé sur ces « erreurs de casting », le député européen RN Jean-Paul Garraud a pointé du doigt l’Insoumis « fiché S » Raphaël Arnault, qui a été élu.

« Imaginons que parmi nos candidats, nous ayons eu des profils du même acabit, nous aurions été, à juste titre, la cible de toutes les indignations, de toutes les critiques. Deux poids, deux mesures », a-t-il dit à Reuters.

Selon plusieurs responsables, le parti a pour projet de multiplier les formations et autres « media trainings » en vue des prochaines échéances électorales.

« Il faut toujours s’améliorer », a reconnu le député RN Jean-Philippe Tanguy. « D’autres partis politiques font face à moins d’exigence. Nous, nous devons être plus que parfaits. Jordan Bardella fera des propositions dans les semaines qui viennent. »

« Après un match on fait un débriefing », renchérit l’élu RN Philippe Ballard. « Nous on reconnaît nos erreurs, on fait ce qui doit être fait. Ce n’est pas le cas des autres partis. »

(Reportage Elizabeth Pineau et Estelle Shirbon, avec Tassilo Hummel)

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NANGIS, Seine-et-Marne (Reuters) – Isabelle Martin fait partie des électeurs qui ont permis au Rassemblement national de l’emporter pour la première fois aux élections législatives dans la quatrième circonscription de Seine-et-Marne et regrette amèrement la troisième place du parti à l’Assemblée nationale.

A l’instar des quelque 10 millions d’électeurs qui ont envoyé un nombre record de 143 députés d’extrême droite au Palais-Bourbon, le première place obtenue dimanche par le Nouveau Front Populaire (NFP) a désappointé cette électrice de 52 ans d’origine portugaise, employée dans une entreprise d’aide aux démarches administratives.

La stratégie du « front républicain » qui a consisté à retirer des candidats en quelque 200 circonscriptions pour faire barrage au Rassemblement national ? « Des magouilles », dit Isabelle Martin, attablée à la terrasse d’un café de la petite ville de Nangis, à environ 75 km au sud-est de Paris.

« Ils se sont rassemblés pour bloquer le RN alors qu’ils n’ont pas les mêmes objectifs. Je ne comprends pas qu’ils se rabaissent comme ça », dit-elle.

Une frustration forcément partagée par les caciques du RN, à commencer par Marine Le Pen et Jordan Bardella, qui ont dès dimanche soir donné rendez-vous en 2027, date de la prochaine élection présidentielle que la fille du fondateur du Front national Jean-Marie Le Pen, finaliste à deux reprises, espère remporter.

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« C’est une victoire différée », a lancé mercredi la députée du Pas-de-Calais en entrant dans l’enceinte du Palais-Bourbon.

Jordan Bardella, qui se voyait à Matignon après un premier tour victorieux a quant à lui fait son mea culpa, regrettant des « erreurs » et prenant « sa part de responsabilité » dans le résultat final.

Le coup a été rude, comme l’a souligné le maire RN de Perpignan Louis Aliot, qui a appelé sa famille politique à un « examen de conscience ».

Le député européen Gilles Pennelle, chargé des investitures au RN et du « plan Matignon » censé préparer les premières semaines au pouvoir, a démissionné de ses fonctions de directeur général. Il n’a pas répondu aux sollicitations de Reuters.

« On a vu que le ‘plan Matignon’ était insuffisant et il a été sanctionné pour ça. Il y a donc un problème structurel », a dit à Reuters Christophe Gervasi, à la tête d’un cabinet de conseil qui fait régulièrement des enquêtes pour le RN.

Le sondeur évoque aussi un programme « vague » qui manque de crédibilité, notamment à destination des milieux économiques, et trop flou, comme l’a montré la cacophonie autour du rôle des binationaux.

Il cible en outre le profil de candidats souvent âgés de moins de 30 ans, « pas suffisamment solides ni assez compétents ».

Le bureau exécutif du RN, au lendemain du scrutin, a fait le point sur les ratés de l’entre-deux-tours qui a vu nombre de candidats RN refuser de débattre tandis que d’autres affichaient des profils contestables, à l’image de Daniel Grenon, dont les propos sur « les Maghrébins au pouvoir » qui n’ont « pas leur place en hauts lieux » ont précipité son renvoi du parti.

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« Imaginons que parmi nos candidats, nous ayons eu des profils du même acabit, nous aurions été, à juste titre, la cible de toutes les indignations, de toutes les critiques. Deux poids, deux mesures », a-t-il dit à Reuters.

Selon plusieurs responsables, le parti a pour projet de multiplier les formations et autres « media trainings » en vue des prochaines échéances électorales.

« Il faut toujours s’améliorer », a reconnu le député RN Jean-Philippe Tanguy. « D’autres partis politiques font face à moins d’exigence. Nous, nous devons être plus que parfaits. Jordan Bardella fera des propositions dans les semaines qui viennent. »

« Après un match on fait un débriefing », renchérit l’élu RN Philippe Ballard. « Nous on reconnaît nos erreurs, on fait ce qui doit être fait. Ce n’est pas le cas des autres partis. »

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