Ukraine: Le blocage des exportations menace la récolte annuelle de céréales
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LONDRES/KYIV (Reuters) – Les silos à grains du territoire ukrainien contrôlé par Kyiv sont déjà à moitié pleins alors qu’approche de la récolte annuelle et que la Russie continue de bloquer les ports du pays, a déclaré mercredi le chef de l’Association ukrainienne des producteurs de grains.
Quelque 30 millions de tonnes de céréales sont stockées dans les territoires tenus par l’Ukraine, sur une capacité totale d’environ 55 millions de tonnes, a déclaré Mykola Gorbachov lors d’une conférence du Conseil international des céréales (CIC) à Londres, ajoutant qu’il existait une capacité de stockage de 13 à 15 millions de tonnes dans les zones occupées par la Russie.
Sans accès à ses ports de la mer Noire, l’Ukraine pourra au mieux exporter 20 millions de tonnes de céréales l’année prochaine, les itinéraires alternatifs routiers, fluviaux et ferroviaires limitant les exportations à un maximum de 2 millions de tonnes par mois.
Ces chiffres sont à comparer aux 44,7 millions de tonnes expédiées l’année dernière.
La moitié de la récolte de maïs de l’Ukraine, quatrième exportateur mondial, restera en terre si la Russie maintient son blocus sur les ports de la mer Noire, estime Mykola Gorbachov.
« Je peux vous dire que nous ne trouverons pas de solution (pour) les exportations (sans accès aux ports de la mer Noire) », a-t-il affirmé à la conférence de la CIC.
À ces tensions s’ajoutent des accusations selon lesquelles Moscou aurait volé et exporté 600.000 tonnes de céréales ukrainiennes, et expédié par transport maritime 100.000 tonnes de céréales en Syrie, selon des preuves « enregistrées par les États-Unis », a affirmé mercredi le directeur adjoint de l’Union des producteurs agricoles ukrainiens (UAC).
Reuters n’a pas été en mesure de vérifier ces affirmations.
Mykola Gorbachov estime par ailleurs que les pourparlers engagés entre la Turquie et la Russie sur la reprise des exportations ukrainiennes ne sont pas susceptibles de déboucher sur les garanties de sécurité nécessaires. Il a appelé les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France à fournir un convoi sûr aux navires transportant des céréales ukrainiennes hors du pays.
« Je ne crois pas qu’une entreprise transportera des céréales (ukrainiennes) si les Russes signent quelque chose avec les Turcs. Les assurances ne couvriront pas ce risque. Nous avons besoin de garanties internationales, ce n’est que dans ce cas que les céréales circuleront », a-t-il ajouté.
(Reportage Maytaal Angel et Pavel Polityuk; version française Alizée Degorce, édité par Kate Entringer)
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