UE: Des eurodéputés demandent que la Hongrie soit privée de droit de vote au Conseil
STRASBOURG (Reuters) – Un groupe de 63 eurodéputés a demandé aux dirigeants de l’Union européenne (UE) de retirer à la Hongrie son droit de vote au sein du bloc en réponse aux récentes visites du Premier ministre hongrois Viktor Orban à Moscou et à Pékin.
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Ces dernières semaines, le dirigeant nationaliste a rencontré en Floride le candidat à la présidence des États-Unis, Donald Trump, s’est rendu en Ukraine puis en Russie pour rencontrer le président Vladimir Poutine et à Pékin pour s’entretenir avec le président chinois Xi Jinping, dans le cadre d’une « mission de paix » pour l’Ukraine entreprise sans le soutien de Bruxelles ni de Kyiv.
La Hongrie assure la présidence tournante du Conseil de l’UE depuis le début du mois.
Selon les 63 eurodéputés qui signent la lettre, datée de lundi, Viktor Orban a délibérément laissé entendre qu’il agissait au nom de l’ensemble de l’UE, alors qu’il n’était pas habilité à le faire.
« Le Premier ministre Orban a déjà causé des dommages importants en exploitant et en abusant du rôle de la présidence du Conseil », indique la lettre, qui a été publiée sur X.
« Cela nécessite des actions concrètes, telles que la suspension des droits de vote de la Hongrie au Conseil, car la pratique a montré que de simples condamnations verbales de cette situation n’ont aucun effet », est-il ajouté.
Les porte-parole de la représentation hongroise auprès de l’UE n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.
La lettre a été signée par des eurodéputés de nombreux groupes politiques, dont le Parti populaire européen (centre-droit), ainsi que les socialistes, les libéraux, les nationalistes et populistes du groupe Conservateurs et réformistes (CRE) et les Verts.
Les députés du Parlement européen, qui n’ont pas le pouvoir de priver la Hongrie de ses droits de vote, cherchent à accroître la pression sur Bruxelles pour qu’elle prenne des mesures plus sévères à l’égard de Budapest.
La Commission européenne a annoncé lundi qu’elle cesserait d’envoyer des commissaires aux réunions informelles organisées par la présidence hongroise, réduisant sa participation à l’envoi de fonctionnaires.
Le gouvernement hongrois a réagi en critiquant l’exécutif européen pour avoir « sélectionné » les institutions et les pays avec lesquels elle choisit de coopérer.
Le Premier ministre hongrois a pour sa part envoyé une lettre au président du Conseil européen, Charles Michel, dans laquelle il affirme que Donald Trump, le candidat républicain à la présidence des États-Unis, est prêt à agir « immédiatement » en tant que médiateur de paix dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine s’il est élu en novembre.
« Je peux (…) affirmer avec certitude que peu après sa victoire électorale, il n’attendra pas son investiture, (Trump) sera prêt à agir immédiatement en tant qu’intermédiaire de paix. Il a des plans détaillés et bien fondés pour cela », a-t-il écrit.
(Rédigé par Kate Abnett, version française Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)