Six pays européens dénoncent l’escalade des attaques « hybrides » de la Russie
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Andrius Sytas et Barbara Erling
VILNIUS/VARSOVIE (Reuters) – Six pays européens dont la France ont accusé mardi la Russie de mener des attaques hybrides « sans précédent par leur variété et leur ampleur » contre les pays de l’Otan et de l’UE alliés de l’Ukraine, tandis que les États baltes tentent de déterminer si la rupture de deux câbles de télécommunication en mer Baltique proviendrait d’un acte de sabotage.
L’escalade de ces activités hybrides représente un risque sécuritaire significatif, ont déclaré dans une déclaration conjointe les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie, la Pologne et du Royaume-Uni.
La guerre dite « hybride » combine des actions militaires et non militaires d’ordre diplomatique, économique, cybernétique, ou qui relèvent de la manipulation de l’information.
« Nous connaissons cela aussi en Allemagne désormais (…): des cyberattaques, la surveillance d’infrastructures stratégiques, des colis piégés (…) et un câble de données rompu entre la Finlande et l’Allemagne », a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.
« Il ne peut pas s’agir que de coïncidences », a-t-elle ajouté.
Cette déclaration intervient alors que plusieurs états baltes enquêtent sur la rupture de deux câbles de télécommunication en mer Baltique, deux sources ayant cependant déclaré que ces deux événements n’étaient pas directement liés.
Le Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères, Josep Borrell, a adopté un ton prudent, indiquant qu’il était trop tôt pour pointer qui que ce soit du doigt.
« Nous ne pouvons pas attribuer ces incidents à qui que ce soit », a-t-il déclaré lors d’une conférence à Bruxelles. « Il serait irresponsable de ma part d’attribuer, disons, cet incident ou cet accident ou peu importe comment on veut l’appeler, à qui que ce soit. Cela ajouterait de l’huile sur le feu. Ce n’est pas mon intention. »
L’autorité judiciaire suédoise a déclaré avoir lancé une enquête criminelle préliminaire au sujet de la rupture des câbles, qui traversent la zone économique de la Suède, pour suspicion de sabotage.
« L’enquête préliminaire est en cours et dans une phase précoce », a déclaré le procureur Henrik Soderman dans un communiqué, ajoutant n’avoir aucune autre information à communiquer à ce stade.
Le bureau d’enquête national de Finlande a également déclaré avoir lancé des enquêtes séparées autour de la rupture des câbles.
(Reprtage Andrius Sytas à Vilnius, Johan Ahlander et Niklas Pollard à Stockholm, Essi Lehto à Helsinki, Bart Meijer à Amsterdam, Barbara Erling à Varsovie; Jean-Stéphane Brosse et Pauline Foret pour la version française, édité par Tangi Salaün et Kate Entringer)