« Rien n’a avancé » dans les pourparlers Russie-Ukraine, dit Le Drian
BESOIN DE 5000 PARTENAIRES POUR LA CHAÎNE CHRETIENS TVPARIS (Reuters) – « Rien n’a avancé » depuis trois semaines dans les pourparlers entre la Russie et l’Ukraine, a déclaré mercredi le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui a ajouté ne pas voir de la part de Moscou d’acte prouvant un changement de position.
A l’issue de pourparlers organisés mardi en Turquie entre négociateurs ukrainiens et russes, la Russie a fait savoir qu’elle allait réduire nettement ses opérations dans le nord de l’Ukraine, ponctuant le changement de communication adopté récemment par Moscou sur ses objectifs militaires.
Toutefois, les attaques russes contre la capitale Kyiv et Tchernihiv, dans le nord de l’Ukraine, se sont poursuivies mercredi, ont rapporté des journalistes de Reuters et les autorités locales.
L’Ukraine et les Occidentaux sont sceptiques sur les déclarations de Moscou, soupçonnant un stratagème russe en réponse aux lourdes pertes humaines et matérielles subies depuis le début de l’offensive, le 24 février, qualifiée d' »opération militaire spéciale » par la Russie et d’invasion par l’Occident.
« Je lis des propos, je lis des déclarations, je ne vois pas d’acte. Il n’y a à ma connaissance aucune mesure de retrait qui ait été prise à l’égard de l’occupation par les forces armées russes en Ukraine », a dit Jean-Yves Le Drian dans un entretien à RFI et France 24.
« Il est possible que, vu les difficultés qu’a l’armée russe en Ukraine, des plans soient réévalués; mais il est possible aussi que cette période où on annonce des discussions plus approfondies soit une période qui soit mise à profit par la Russie pour reconstituer ses forces », a-t-il ajouté.
« La confiance c’est les actes (…) et pour l’instant ils ne sont pas au rendez-vous », a déclaré le chef de la diplomatie française. « C’est vrai qu’il y a eu un événementiel autour des négociations d’Istanbul mais les discussions ont commencé déjà depuis trois semaines (…) avec moins de côté spectaculaire. Mais pour l’instant rien n’a avancé ».
Au cours d’un entretien téléphonique, le président français Emmanuel Macron a évoqué mardi avec son homologue russe Vladimir Poutine la question d’une mission humanitaire à Marioupol, ville portuaire du sud de l’Ukraine assiégée par l’armée russe, avait rapporté un représentant de l’Elysée.
La position de Moscou demeure difficile et les conditions d’une telle mission ne sont pour l’heure pas réunies, avait-il ajouté.
(Rédigé par Jean Terzian et Bertrand Boucey)