« Qatargate »: La présidente du Parlement européen va présenter un plan de transparence
par Philip Blenkinsop
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BRUXELLES (Reuters) – La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, présentera jeudi un plan visant à renforcer en quelques semaines les règles applicables aux députés en matière de déclarations financières et de relations avec les lobbyistes, afin de rétablir la confiance après un scandale de corruption lié au Qatar.
La présidente cherchera jeudi à obtenir le soutien des chefs de groupes politiques, a indiqué une source parlementaire. Le plan en 14 points exigerait des déclarations de toutes les réunions avec des groupes d’intérêt, une période de transition pendant laquelle les anciens députés européens ne pourraient pas faire de lobbying et une plus grande transparence sur les cadeaux reçus.
Les autorités belges ont inculpé quatre personnes, dont la vice-présidente déchue du Parlement européen Eva Kaili et l’ancien député européen Pier Antonio Panzeri, à la suite d’allégations selon lesquelles ils auraient reçu de l’argent et des cadeaux de la part du Qatar pour influencer les décisions de l’Union européenne.
Le Qatar a nié tout acte répréhensible, tout comme Eva Kaili, par l’intermédiaire de son avocat. L’avocat de Panzeri n’a pas souhaité commenter.
Le Parlement européen a également entamé une procédure visant à lever l’immunité de deux autres de ses députés.
Les règles actuellement en vigueur exigent que seuls les présidents de commission et les responsables d’une législation ou d’une résolution particulière publient les entretiens avec des lobbyistes ou des groupes de campagne. Cette obligation s’étendrait, dans le cadre du projet de Roberta Metsola, à tous les législateurs, ainsi qu’à leur personnel.
Les législateurs devraient fournir davantage de détails dans leurs déclarations financières. Ainsi, par exemple, ils ne pourraient pas se contenter d’inscrire « conseil » comme source de revenus extérieurs.
Les infractions aux règles seraient passibles de sanctions plus claires. Les détails des sanctions, ainsi que les déclarations, seraient présentés de manière plus précise sur le site Web de l’assemblée afin de permettre aux électeurs de tenir les parlementaires davantage responsables, a déclaré la source parlementaire.
Une autre réforme, qui nécessitera plus de temps, repose sur la création d’un organe d’éthique indépendant couvrant toutes les institutions de l’UE. La Commission européenne prévoit de soumettre une proposition sur un tel organe, mais la date de sa présentation n’est pas encore connue.
(Reportage Philip Blenkinsop ; version française Dagmarah Mackos, édité par Blandine Hénault)