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Mort de l’ancien garde des Sceaux Robert Badinter à l’âge de 95 ans

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PARIS (Reuters) – L’ancien ministre de la Justice Robert Badinter est mort dans la nuit de jeudi à vendredi à l’âge de 95 ans après une longue carrière d’avocat et d’homme public qui l’a conduit à obtenir en 1981 l’abolition de la peine de mort en France.

Né à Paris en 1928 dans une famille juive originaire d’Europe de l’Est, Robert Badinter s’inscrivit au barreau de Paris en 1951 et enseigna le droit de longues années durant.

Inlassable partisan de l’abolition de la peine de mort, contre laquelle il plaida à de nombreuses reprises dans les cours d’assises françaises, il devint en 1981 le ministre de la Justice de François Mitterrand, tout juste élu à la présidence de la République.

Membre comme lui du Parti socialiste, il porta dans un climat hostile le projet d’abolition de la peine capitale promis par le candidat socialiste et qui entra en vigueur en octobre 1981.

« Robert Badinter ne cessa jamais de plaider pour les Lumières. Il était une figure du siècle, une conscience républicaine, l’esprit français », a commenté sur X le président Emmanuel Macron tandis que le Premier ministre Gabriel Attal déplorait que « le pays des Lumières perd(e) l’un de ceux qui a continué à les faire briller. »

Comme lui avocat devenu ministre de la Justice, le garde des Sceaux en exercice, Eric Dupond-Moretti, a quant à lui salué un « immense avocat » et un « garde des Sceaux visionnaire et courageux ».

« Profondément épris de justice, artisan de l’abolition, homme de droit et de passion, il laisse un vide à la hauteur de son héritage: incommensurable. »

Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’homme, a rendu hommage sur franceinfo à « une figure tutélaire, une figure majeure de notre vie politique, de notre vie judiciaire, de la devise de la République : la liberté, l’égalité, la fraternité. »

L’abolition de la peine de mort est inscrite dans la Constitution de la Ve République depuis la révision constitutionnelle du 23 février 2007.

Nommé à la présidence du Conseil constitutionnel par François Mitterrand, Robert Badinter en occupa le fauteuil de 1986 à 1995 avant d’embrasser une carrière de sénateur, élu socialiste des Hauts-de-Seine de 1995 à 2011.

« Ce que la justice a d’inestimable. Ce que la République a d’admirable. Ce que l’humanisme a d’irremplaçable », a commenté l’ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve sur X en évoquant la disparition d’une des dernières grandes figures de la Mitterrandie.

(Nicolas Delame, édité par Sophie Louet)

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