Macron tente une inflexion à gauche pour mieux contrer Le Pen
par Elizabeth Pineau et Michel Rose
PARIS (Reuters) – Bousculé à l’approche d’un premier tour de l’élection présidentielle incertain, Emmanuel Macron tente de « gauchiser » son discours pour mobiliser en sa faveur un électorat déboussolé dont il aura grand besoin en cas de duel final contre Marine Le Pen.
Après cinq ans passés à courtiser le centre-droit, le président sortant met l’accent sur le social en cette fin de campagne alors qu’une abstention annoncée comme importante pourrait aider l’extrême droite à s’approcher des portes de l’Elysée.
Interrogé jeudi par des lecteurs du Parisien, le chef de l’Etat a promis de prolonger les coûteuses mesures visant à protéger ses concitoyens de la hausse des prix de l’énergie, expliqué ses projets en matière d’éducation et de santé tout en visant le « programme social mensonger » de la candidate du Rassemblement national, sa potentielle adversaire de second tour.
Sur RTL ce vendredi, Emmanuel Macron s’est défendu d’avoir gouverné trop à droite au terme d’un mandat où la gauche lui a notamment reproché d’avoir consenti des cadeaux fiscaux aux plus aisés et cautionné la répression policière lors des manifestations de « Gilets jaunes ».
« Du ‘quoi qu’il en coûte’ à ce que l’on a fait pour l’éducation et l’hôpital, je n’ai pas le sentiment que ce soit un projet que l’on pourrait qualifier comme étant de droite », a-t-il déclaré.
« Je pense que réduire le chômage, c’est une mesure sociale et en même temps, une mesure d’efficacité économique », a aussi estimé le candidat qui entend, s’il est réélu, relever l’âge de départ à la retraite et porter à 1.100 euros le montant minimal des retraites.
« Aujourd’hui, les électeurs de gauche pensent qu’Emmanuel Macron est trop à droite », a dit à Reuters Jean-Daniel Lévy, de l’institut de sondages Harris Interactive. « Donc rassurer la gauche est un défi important pour le président. »
VOTE D’ADHÉSION
Les électeurs de gauche, « il va falloir leur parler dès dimanche », estime l’ancienne ministre socialiste Marisol Touraine, qui plaidera en ce sens au soir du premier tour lors du comité de campagne d’Emmanuel Macron dont elle fait partie.
« Il y a des gens qui sont sur une ligne irréconciliable, mais d’autres non », juge la présidente d’Unitaid, qui appelle à voter Emmanuel Macron dès le premier tour. « Les gens qui hésitent aujourd’hui entre (l’écologiste) Yannick Jadot et (le candidat de l’Union populaire) Jean-Luc Mélenchon par exemple, il faut leur parler dès dimanche soir, et entre les deux tours. »
Un avis partagé par l’ex-secrétaire d’Etat socialiste Juliette Méadel, elle aussi au nombre des soutiens d’Emmanuel Macron dans le sillage du maire de Dijon, François Rebsamen.
« Dans cette campagne de deuxième tour il faudra qu’il revienne sur la protection sociale, la santé et l’éducation, qui sont des thèmes de gauche sur lesquels il n’a pas de mauvais bilan. Mais il doit aller plus loin », a-t-elle dit à Reuters.
Emmanuel Macron a longuement développé les mesures de justice sociale de son programme lors de son unique grand meeting de campagne, samedi à La Défense.
Face à lui, Marine Le Pen promet de réduire la TVA sur le carburant et les produits de première nécessité et d’exonérer d’impôt sur le revenu les Français âgés de moins de 30 ans.
Si le duel Macron-Le Pen est confirmé dans les urnes, beaucoup d’électeurs de centre-gauche pourraient s’abstenir, éloignant l’hypothèse d’un « front républicain » solide face à l’extrême droite le 24 avril.
Le dernier sondage Ifop annonce un score plus serré que jamais, avec Emmanuel Macron à 52% et Marine Le Pen à 48% (contre 66% et 34% en 2017).
Marisol Touraine prône l’avènement d’un vote d’adhésion d’une partie des électeurs de gauche en faveur du président sortant.
« Il faut nourrir l’adhésion d’un électorat de gauche qui n’aura pas voté spontanément pour Emmanuel Macron. Ce n’est pas en le méprisant, ni en le critiquant ou en le comptant pour du beurre qu’on le mobilisera », dit-elle. « Les électeurs sont adultes et ils sont fatigués d’avoir le sentiment qu’au deuxième tour, on leur demande un vote automatique. »
(Reportage Elizabeth Pineau et Michel Rose,)
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