Macron s’entretient avec Trump puis Zelensky, veut des garanties « crédibles » pour l’Ukraine
PARIS (Reuters) – Le président français Emmanuel Macron a fait savoir dans la nuit de lundi à mardi qu’il s’était entretenu avec son homologue américain Donald Trump puis avec son homologue ukrainien Volodimir Zelensky, déclarant que tout accord pour mettre fin à la guerre en Ukraine devait s’accompagner de « garanties de sécurité fortes et crédibles pour les Ukrainiens ».
Il a effectué ces commentaires via le réseau social X après avoir reçu dans la journée à Paris un groupe de dirigeants européens pour une réunion d’urgence sur l’Ukraine, alors que les Etats-Unis vont ouvrir cette semaine en Arabie saoudite des discussions bilatérales avec la Russie.
Volodimir Zelensky a indiqué lundi en fin de soirée avoir discuté par téléphone avec Emmanuel Macron, déclarant que les deux dirigeants partageaient « une vision commune: des garanties de sécurité doivent être robustes et fiables ».
L’Elysée avait rapporté dans la journée que le président français s’était entretenu avant la réunion de Paris avec Donald Trump, sans donner plus de détails. Un représentant de la Maison blanche a décrit comme « amical » l’échange téléphonique au cours duquel, a-t-il dit, les deux dirigeants ont discuté de la réunion de Paris et des pourparlers prévus à Ryad.
« Nous souhaitons une paix solide et durable en Ukraine. A cette fin, la Russie doit cesser son agression et cela doit s’accompagner de garanties de sécurité fortes et crédibles pour les Ukrainiens », a dit Emmanuel Macron sur le réseau social X.
Dans le cas contraire, le risque serait de voir le cessez-le-feu « finir comme les accords de Minsk », a-t-il ajouté à propos du protocole de 2014 destiné à mettre fin à la guerre dans la région du Donbass, dans l’est de l’Ukraine.
« Nous allons y travailler avec tous les Européens, les Américains et les Ukrainiens. C’est la clé », a poursuivi le président français. « Nous sommes convaincus que les Européens devront investir mieux, davantage et ensemble pour leur sécurité et leur défense, pour aujourd’hui et pour demain ».
DES MODALITÉS À EXAMINER, DIT UN REPRÉSENTANT EUROPÉEN
Les dirigeants européens rassemblés à Paris – parmi lesquels le chancelier allemand Olaf Scholz, le Premier ministre britannique Keir Starmer et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen – ont appelé à augmenter les dépenses de défense.
Ils n’ont toutefois pas réussi à s’accorder sur l’hypothèse d’un envoi de troupes de maintien de la paix en Ukraine, comme évoqué notamment par Keir Starmer, au cours de cette réunion d’urgence convoquée face aux initiatives des Etats-Unis sur le dossier ukrainien et la sécurité du continent.
De hauts représentants de l’administration de Donald Trump doivent rencontrer cette semaine en Arabie saoudite de hauts représentants russes pour des discussions bilatérales, après que le président américain est convenu la semaine dernière lors d’un entretien téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine d’ouvrir des négociations destinées à mettre fin au conflit.
Les Européens s’inquiètent que Washington et Moscou scellent un accord aux dépens de Kyiv et du continent, d’autant plus après ce qui est perçu comme des concessions considérables faites d’entrée de jeu par l’administration américaine – elle a écarté l’idée de voir l’Ukraine rejoindre l’Otan et que les territoires conquis par la Russie lui soient rendus.
Un représentant de l’Union européenne a déclaré lundi soir que les dirigeants européens réunis à Paris étaient convenus qu’il serait dangereux de sceller un accord de cessez-le-feu en Ukraine qui ne serait pas accompagné d’un accord de paix.
« Nous sommes disposés à fournir des garanties sécuritaires, avec des modalités qui doivent être examinées par chacune des parties, en fonction du niveau de soutien » des Etats-Unis, a-t-il dit, sous couvert d’anonymat, à propos des conclusions de la réunion de Paris.
« Nous sommes d’accord avec le président Trump sur l’idée d’une ‘paix par la force' », a ajouté le représentant européen. « Nous pensons qu’il est dangereux de conclure un cessez-le-feu sans un accord de paix au même moment ».
(Rédigé par Jean Terzian, avec Andrew Gray à Bruxelles)
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