Macron réunit les chefs de partis pour bâtir d’hypothétiques futurs accords
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.PARIS (Reuters) – Le président Emmanuel Macron rencontre ce mercredi près de Paris les chefs des partis représentés au Parlement pour une discussion à bâtons rompus censée alimenter de futurs textes de loi, voire des référendums.
L’Elysée parle de rencontre « loyale » dans un format « inédit » pour ce rendez-vous à huis clos organisé à la Maison d’éducation de la Légion d’honneur de Saint-Denis où le chef de l’Etat s’est rendu sans collaborateur, accompagné de la seule Première ministre Elisabeth Borne.
L’idée est de « discuter de manière informelle et libre, très ouverte, avec l’ensemble des représentants des forces politiques, de tout ce qui pourrait permettre d’améliorer la situation », a dit le porte-parole du gouvernement, citant les thèmes de l’écologie, de l’emploi, du pouvoir d’achat et les leçons à tirer des violences urbaines du début de l’été.
Mercredi prochain 6 septembre, un séminaire gouvernemental analysera les conclusions de cette journée d’échanges, a ajouté Olivier Véran lors du compte rendu du conseil des ministres.
Emmanuel Macron a évoqué dans un récent entretien au Point son désir de rechercher des convergences avec les autres familles politiques, alors que son camp est handicapé par l’absence de majorité absolue au Palais-Bourbon.
Les présidents des deux chambres et celui du Conseil économique social et environnemental (Cese) ont été conviés à Saint-Denis où étaient aussi attendus le secrétaire général de Renaissance, Stéphane Séjourné, le président d’Horizons, Edouard Philippe, celui du MoDem, François Bayrou, et les autres forces politiques représentées à l’Assemblée nationale et au Sénat.
L’Elysée a défini trois thèmes pour ces discussions qui doivent durer jusque dans la soirée : la situation internationale, les institutions et « Faire Nation ».
Les chefs de file de la Nupes – La France insoumise (LFI), Parti socialiste (PS), Parti communiste français (PCF) et Europe Ecologie-Les Verts (EELV) – sont arrivés ensemble, non sans avoir dénoncé au préalable ce qu’ils considèrent comme une opération de communication.
« J’y vais avec peu d’illusions (…) À chaque rentrée, on a le nouveau gadget présidentiel », a ainsi déclaré au micro de Sud Radio le leader de LFI, Manuel Bompard.
LA DROITE VEUT CONSULTER LES FRANÇAIS SUR L’IMMIGRATION
Manuel Bompard, le communiste Fabien Roussel, Olivier Faure pour le PS et Marine Tondelier pour les écologistes réclament une consultation sur la réforme des retraites, qui constitue à leurs yeux « le seul projet de référendum qu’attendent les Françaises et les Français ».
Cette réforme impopulaire, qui repousse l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, a été adoptée sans vote avant l’été malgré des mois de manifestations dans tout le pays.
La Nupes entend évoquer à Saint-Denis d’autres thématiques comme le pouvoir d’achat et les difficultés de recrutement dans l’Education nationale.
La liste de doléances est longue, aussi, à droite.
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, va demander au président un « geste significatif » en faveur du pouvoir d’achat ainsi que l’organisation d’un référendum sur la politique migratoire le même jour que les élections européennes du 9 juin 2024.
« L’immigration est aujourd’hui une inquiétude majeure pour d’innombrables Français », a-t-il déclaré à la presse à son arrivée à Saint-Denis.
Le chef de file des Républicains, Eric Ciotti, réclame quant à lui une « modification constitutionnelle » qui permettrait notamment aux Français de décider comment faire face à ce qu’il a qualifié sur Europe 1 de « submersion migratoire ».
Le groupe Liot (Libertés, indépendants, Outre-mer et territoires), qui compte 21 députés, a déploré de ne pas avoir été convié à Saint-Denis. Le groupe dénonce dans un communiqué un « ostracisme qui apparaît comme une mesure de rétorsion à notre opposition à la réforme des retraites et au dépôt d’une motion de censure, en mars dernier. »
Interrogé à ce sujet, l’entourage d’Emmanuel Macron a expliqué que Liot n’était pas un parti politique et ne pouvait donc être invité à ce titre.
(Reportage Elizabeth Pineau, édité par Blandine Hénault)
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