Macron et Biden évoquent l’Ukraine et le Proche-Orient lors d’une visite d’Etat en France
par Jeff Mason et John Irish
PARIS (Reuters) – Deux jours après les cérémonies en Normandie pour le 80e anniversaire du Débarquement du 6 juin 1944, Emmanuel Macron a accueilli samedi à Paris le président américain Joe Biden pour une visite d’État au cours de laquelle la situation au Proche-Orient et en Ukraine ainsi que les relations commerciales figuraient en bonne place au menu des discussions.
Les deux pays entendent redoubler d’efforts pour éviter un embrasement au Proche-Orient à la suite de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza et apaiser les tensions entre Israël et le Hezbollah, a déclaré à la presse le président français lors d’une déclaration à l’Élysée, aux côtés de Joe Biden.
Les deux hommes ont salué la libération par les forces israéliennes de quatre otages détenus par le Hamas depuis octobre.
« Nous allons oeuvrer sans relâche afin que tous les otages rentrent chez eux et qu’un cessez-le-feu soit conclu », a déclaré Joe Biden.
Le président américain est un allié fidèle de l’Etat israélien, qui a engagé une vaste offensive contre le Hamas à la suite de l’attaque meurtrière de l’organisation palestinienne contre le pays le 7 octobre dernier.
Toutefois, les dizaines de milliers de morts palestiniens ont coupé Biden d’une partie de son électorat de gauche, alors qu’il est engagé dans une course contre le Républicain Donald Trump pour sa réélection en novembre.
UTILISER LE PRODUIT DES AVOIRS RUSSES IMMOBILISES
Les deux dirigeants ont ravivé samedi la flamme du soldat inconnu au cours d’une cérémonie d’accueil célébrant l’amitié entre la France et les Etats-Unis.
La journée s’est achevée par un dîner à l’Elysée, où des célébrités telles que Pharrell Williams et John McEnroe cotoyaient des responsables économiques ou politiques, tels que l’ancien président Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni.
Dans une « feuille de route » publiée à l’issue d’une réunion de travail, les deux hommes ont affiché leur soutien à l’Ukraine et aux efforts déployés dans le cadre de l’Union européenne (UE) et du Groupe des sept (G7) pour que l’Ukraine puisse utiliser le produit des avoirs souverains russes immobilisés.
« Les États-Unis sont aux côtés de l’Ukraine. Nous sommes aux côtés de nos alliés. Nous sommes aux côtés de la France », a déclaré Joe Biden. « Poutine ne s’arrêtera pas à l’Ukraine (…) Toute l’Europe sera menacée. Nous ne laisserons pas cela se produire », a-t-il ajouté.
Au-delà de l’Ukraine, les questions commerciales entre les deux rives de l’Atlantique ont occupé une place importante, notamment la loi américaine sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act), que Joe Biden a promulguée en août 2022.
L’Union européenne redoute que les milliards de dollars de subventions prévues par le texte n’incitent les producteurs européens à se délocaliser.
Emmanuel Macron a de nouveau évoqué avec son homologue américain les conséquences de l’IRA pour l’Europe, plaidant pour une « resynchronisation » des économies américaine et européennes.
(Reportage Jeff Mason et John Irish; avec la contribution de Michel Rose, Gus Trompiz et Jonathan Landay; rédigé par Nicolas Delame et Jean-Michel Bélot)
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