L’Ukraine cible des soldats russes accusés de menacer une centrale nucléaire
par Natalia Zinets et Andrea Shalal
KYIV (Reuters) – Le président ukrainien, Volodimir Zelensky, a averti les soldats russes qui tirent sur la plus grande centrale nucléaire d’Europe ou l’utilisent comme base de tir qu’ils constituaient désormais une « cible spéciale » pour les forces ukrainiennes.
Par ailleurs, une cargaison d’aide alimentaire à destination de l’Afrique s’apprête à quitter l’Ukraine dans les prochains jours, la première depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Des sources ont indiqué que le premier navire de céréales à quitter l’Ukraine dans le cadre d’un accord conclu par l’ONU se rapprochait de la Syrie.
Les troupes russes ont pris dès le début de la guerre le contrôle de la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l’Ukraine, qui est toujours gérée par des techniciens ukrainiens.
Redoutant une catastrophe nucléaire après de nouveaux bombardements intervenus ces derniers jours, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé à la création d’une zone démilitarisée. L’Ukraine et la Russie s’accusent mutuellement d’être à l’origine des tirs.
« Chaque soldat russe qui tire sur la centrale, ou qui tire en utilisant la centrale comme couverture, doit comprendre qu’il devient une cible spéciale pour nos agents de renseignement, pour nos services spéciaux, pour notre armée », a déclaré Volodimir Zelensky dans une allocution prononcée samedi soir.
Le président ukrainien, qui n’a pas fourni plus de détails, a réaffirmé qu’il considérait que la Russie prenait en otage la centrale pour se livrer à un chantage nucléaire.
Cette centrale domine la rive sud d’un vaste réservoir situé au bord du fleuve Dniepr. Les forces ukrainiennes qui contrôlent les villes situées sur la rive opposée ont subi des bombardements intenses de la part des Russes.
Le conseiller présidentiel ukrainien Mykhailo Podolyak a accusé la Russie d’avoir « frappé la partie de la centrale nucléaire où est produite l’électricité qui alimente le sud de l’Ukraine ».
« L’objectif est de nous déconnecter de la centrale et d’accuser l’armée ukrainienne », a-t-il ajouté sur Twitter.
Le responsable local nommé par la Russie, Vladimir Rogov, a écrit pour sa part sur Telegram que les forces ukrainiennes bombardaient la centrale.
L’Agence internationale de l’énergie atomique, qui souhaite inspecter la centrale, a mis en garde contre le risque de catastrophe nucléaire si les combats ne cessaient pas. Les experts nucléaires craignent que les tirs n’endommagent les piscines de combustible usé ou les réacteurs de la centrale.
CARGAISONS DE CEREALES
Alors que les combats se poursuivent, des cargos continuent de partir d’Ukraine dans le cadre d’un accord conclu fin juillet sous l’égide des Nations unies et de la Turquie afin de limiter l’impact de la crise alimentaire mondiale.
Le Brave Commander, navire affrété par l’ONU, partira pour l’Afrique dans les jours à venir après avoir fini de charger plus de 23.000 tonnes de blé dans le port ukrainien de Pivdennyi, a déclaré un responsable de l’ONU dimanche.
Le navire, qui est arrivé dans un port près d’Odessa, se rendra en Éthiopie via un corridor céréalier traversant la mer Noire.
« Le monde a besoin de la nourriture de l’Ukraine. C’est le début de ce que nous espérons être des opérations normales pour les populations affamées dans le monde », a déclaré à la presse Marianne Ward, directrice adjointe du Programme alimentaire mondial pour l’Ukraine. L’agence humanitaire a acheté plus de 800.000 tonnes de céréales en Ukraine l’année dernière.
Par ailleurs, le premier navire à quitter l’Ukraine dans le cadre de l’accord conclu il y a deux semaines approchait dimanche du port syrien de Tartous, selon deux sources maritimes. Le Razoni devait initialement se rendre au Liban, mais l’acheteur a refusé la cargaison, craignant que la qualité du maïs ne se soit détériorée après plusieurs mois à bord.
COMBATS
Kyiv annonce depuis des semaines préparer une contre-offensive pour reprendre les provinces voisines de Zaporijjia et de Kherson, soit la majeure partie du territoire dont la Russie s’est emparée après son invasion du 24 février et qu’elle contrôle toujours.
La priorité de la Russie au cours de la semaine écoulée a probablement été de déplacer des unités pour renforcer son offensive dans le sud de l’Ukraine, ont déclaré dimanche les services de renseignement militaires britanniques.
Les forces soutenues par la Russie de la République populaire autoproclamée de Donetsk dans la région orientale de Donbass ont poursuivi leurs assauts au nord de la ville de Donetsk, a indiqué le ministère britannique de la Défense dans son bulletin quotidien de renseignements sur Twitter.
Le commandement militaire ukrainien a déclaré tôt dimanche que les soldats russes avaient continué, sans succès, à attaquer les positions ukrainiennes près d’Avdiivka, qui est devenu depuis 2014 l’un des avant-postes des forces ukrainiennes près de Donetsk.
La Russie, dans un briefing quotidien, a dit avoir pris le contrôle d’Udy, un village de la région de Kharkiv à l’est, qui subit des bombardements continus de la part des forces russes.
Reuters n’a pas pu vérifier de manière indépendante les affirmations des parties sur les opérations militaires.
La Russie qualifie l’invasion de l’Ukraine d' »opération militaire spéciale » visant à démilitariser et à « dénazifier » son voisin.
(Reportage Natalia Zinets à Kyiv, Yoruk Isik à Istanbul, Andrea Shalal à Yuzhne, Maya Gebeily à Beirout, Jonathan Saul à Londres, avec les bureaux de Reuters; rédigé par Michael Perry et Ingrid Melander, version française Jean-Michel Bélot)
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