L’Espagne, l’Irlande et la Norvège reconnaissent l’existence d’un État palestinien
BESOIN DE 5000 PARTENAIRES POUR LA CHAÎNE CHRETIENS TVMADRID (Reuters) – L’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont officiellement reconnu mardi l’existence d’un État palestinien, malgré la colère d’Israël qui se trouve de plus en plus isolé sur la scène internationale après sept mois de conflit dans la bande de Gaza.
Si cette décision est essentiellement symbolique, Madrid, Dublin et Oslo espèrent qu’elle prendra de l’ampleur et incitera d’autres pays de l’Union européenne (UE) à leur emboîter le pas.
Avec cette initiative, les trois pays indiquent vouloir accélérer les efforts pour parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas qui combattent dans la bande de Gaza.
« C’est le seul moyen d’avancer vers ce que tout le monde reconnaît comme la seule solution possible pour parvenir à un avenir pacifique, celui d’un État palestinien vivant côte à côte avec l’État israélien dans la paix et la sécurité », a déclaré le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez dans une allocation télévisée.
Pedro Sanchez a précisé que l’Espagne reconnaissait un État palestinien unifié, comprenant la bande de Gaza et la Cisjordanie, dirigée par l’Autorité palestinienne, avec Jérusalem-Est pour capitale. Madrid ne reconnaîtra aucune modification des frontières d’avant 1967, à moins que les deux parties n’en conviennent, a-t-il déclaré.
Dans un communiqué, le gouvernement irlandais a annoncé reconnaître la Palestine « comme un Etat souverain et indépendant et a accepté d’établir des relations diplomatiques complètes entre Dublin et Ramallah », capitale administrative de facto de l’Autorité palestinienne.
Un ambassadeur d’Irlande auprès de l’État de Palestine sera ainsi nommé, de même qu’une ambassade d’Irlande à Ramallah.
« Cette décision de l’Irlande vise à maintenir l’espoir. Il s’agit de croire qu’une solution à deux États est le seul moyen pour Israël et la Palestine de vivre côte à côte dans la paix et la sécurité », a déclaré le Premier ministre irlandais, Simon Harris.
« PAS CONTRE ISRAËL »
Sur les 27 pays membres de l’UE, la Suède, Chypre, la Hongrie, la République tchèque, la Pologne, la Slovaquie, la Roumanie et la Bulgarie reconnaissaient déjà l’existence d’un Etat palestinien.
La Grande-Bretagne, l’Australie, ainsi que Malte et la Slovénie, tous deux membres de l’UE, ont indiqué ces derniers mois qu’ils pourraient suivre leur exemple.
La France a cependant déclaré que ce n’était pas le moment pour reconnaître le statut d’État palestinien. L’Allemagne s’est, elle, jointe à l’allié le plus fidèle d’Israël, les États-Unis, pour rejeter une approche unilatérale, insistant sur le fait qu’une solution fondée sur la coexistence de deux États ne peut être obtenue que par le dialogue.
Le conflit, déclenché après l’attaque meurtrière du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre, a jusqu’à présent entraîné la mort de plus de 36.000 Palestiniens, selon le ministère de la Santé de Gaza.
Israël affirme que l’assaut du 7 octobre, le pire de ses 75 ans d’histoire, a fait 1.200 morts tandis que 250 personnes ont été prises en otage.
« Sanchez, lorsque vous reconnaissez un État palestinien, vous vous rendez complice de l’incitation au génocide contre le peuple juif et de crimes de guerre », a dénoncé mardi le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, sur le réseau social X.
Israël a déjà condamné la décision de l’Espagne, l’Irlande et la Norvège en rappelant ses ambassadeurs de Madrid, d’Oslo et de Dublin et en convoquant les ambassadeurs des trois pays pour leur montrer des vidéos d’Israéliens pris en otage par des combattants du Hamas.
Mardi, Pedro Sanchez a toutefois tenté d’apaiser les tensions en condamnant le Hamas et en appelant à la libération des otages.
« Ce n’est pas une décision que nous prenons contre qui que ce soit, et certainement pas contre Israël », a-t-il déclaré. « Nous voulons avoir les meilleures relations possibles ».
(Rédigé par Charlie Devereux avec Belen Carreno, Inti Landauro et Conor Humphries; Version française Mathias de Rozario et Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)