Les dirigeants de l’UE veulent faire bloc sur la défense et l’économie
BRUXELLES (Reuters) – Les dirigeants de l’Union européenne vont s’engager jeudi à renforcer le bloc sur le plan militaire comme économique face aux incertitudes qui planent sur les relations commerciales et sécuritaires avec les États-Unis de Donald Trump.
À l’exception du Hongrois Viktor Orban, tous les dirigeants européens devraient également réaffirmer leur soutien financier et militaire à l’Ukraine, dont le président Volodimir Zelensky s’exprimera par visioconférence en ouverture du sommet.
Ils devraient adopter une déclaration dans laquelle ils promettent de défendre l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine et exhortent la Russie à « faire preuve d’une réelle volonté politique pour mettre fin à la guerre ».
Ce sommet se tient deux jours après une discussion entre Donald Trump et Vladimir Poutine lors de laquelle le président russe a dit avoir accepté le principe d’une trêve de 30 jours limitée aux infrastructures énergétiques.
Face aux incertitudes que fait peser le rapprochement entre Washington et Moscou sur la sécurité de l’Europe, les Vingt-Sept vont discuter des propositions de la Commission européenne visant à augmenter les dépenses militaires, à mettre en commun des ressources pour des projets de défense conjoints et à acheter davantage d’armes européennes.
La France plaide particulièrement pour l’achat d’armes européennes mais elle se heurte aux réticences d’autres pays qui n’entendent pas rompre les ponts avec les États-Unis.
« Ceux qui disent que nous devrions exclure les non-Européens se tirent une balle dans le pied géopolitiquement et économiquement », estime un diplomate européen.
MARCHÉ DE CAPITAUX
Les chefs d’État et de gouvernement se pencheront également sur le risque de voir l’Union européenne se laisser distancer par les États-Unis et d’autres pays dans la course mondiale aux technologies si des décisions rapides ne sont pas prises et si des investissements massifs ne sont pas consentis.
Le projet de conclusions du sommet fixe plusieurs échéances pour la réalisation de progrès dans trois domaines : la réduction des formalités administratives, la sécurité énergétique et la neutralité climatique, et l’incitation à investir dans l’économie réelle plutôt qu’à épargner.
Ce dernier point s’inscrit dans le cadre du projet d’intégration des marchés financiers, connu sous le nom d’union des marchés de capitaux (UMC), qui fait l’objet de débats depuis une dizaine d’années.
L’une des difficultés soulevées par de nombreux diplomates de l’UE est la question de savoir si la supervision de l’UMC doit être centralisée, un sujet qui divise les Vingt-Sept.
Les tensions commerciales avec les États-Unis ne sont pas officiellement à l’ordre du jour, mais il en sera forcément question, une semaine après l’entrée en vigueur des droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium et alors que Donald Trump menace de répondre aux représailles de l’UE par une nouvelle surenchère.
(Philip Blenkinsop, Julia Payne, Lili Bayer, Andrew Gray et Jan Strupczewski; version française Tangi Salaün)
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