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Les agriculteurs menacent d’un mouvement d’ampleur

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PARIS (Reuters) – La FNSEA, premier syndicat chez les agriculteurs français, étudie la possibilité d’un mouvement de protestation nationale dans les semaines à venir, a confirmé vendredi un porte-parole à Reuters.

Une décision sera prise jeudi prochain à l’issue d’une réunion avec les représentants du réseau local de la FNSEA et des différentes filières, a précisé le porte-parole. Le Salon de l’Agriculture se tient à Paris du 24 février au 4 mars.

Des agriculteurs ont poursuivi vendredi en Occitanie le blocus de l’autoroute A64 entre Toulouse et Tarbes, et de la RN20 en Ariège, perturbant la circulation. Des manifestants se sont également rassemblés jeudi dans la Loire, en Loire-Atlantique et en Mayenne.

La colère se répand en Europe, notamment en Allemagne, en Roumanie, en Pologne ou aux Pays-Bas, où les agriculteurs entendent marquer leur exaspération face à une précarisation grandissante.

Si les sources de mécontentement diffèrent selon les pays (en Allemagne, c’est la suppression progressive d’un avantage fiscal sur le gazole qui a mis le feu aux poudres), les agriculteurs européens s’accordent à déplorer la hausse des coûts de production, les répercussions commerciales du conflit en Ukraine ou encore ce qu’ils considèrent comme une inflation de normes environnementales communautaires à l’approche des élections européennes de juin.

Les aléas climatiques de 2023 (sécheresse de l’été puis intempéries de fin d’année) noircissent en outre le tableau.

Dès novembre, à l’issue d’une rencontre avec le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, la FNSEA et le syndicat Jeunes Agriculteurs menaçaient d’un mouvement, suscitant les inquiétudes de l’exécutif.

En guise d’avertissement, des exploitants agricoles ont lancé à l’automne une opération baptisée « On marche sur la tête » qui consiste à retourner les panneaux de signalisation à l’entrée et à la sortie des communes. C’est déjà le cas dans 12.000 localités, soit près d’un tiers des communes, selon le porte-parole de la FNSEA

« Nos réseaux appellent à une véritable respiration normative face aux constats que nos dirigeants marchent sur la tête », pouvait-on lire en novembre dans un communiqué commun, dans lequel les deux syndicats demandaient notamment à l’Etat de »suspendre la hausse de la RPD, de la redevance sur l’eau ».

Le gouvernement a finalement consenti en décembre à supprimer du projet de budget 2024 une hausse de 20% de la redevance pour pollution diffuse (RPD), une taxe sur les ventes de pesticides.

Mais au-delà de « mesures court-termistes », les agriculteurs soulignent attendre « une vraie vision d’avenir » pour le secteur de la part des dirigeants français.

Lors de sa conférence de presse, mardi soir, Emmanuel Macron s’est engagé à réduire les « normes inutiles » qui « découragent » les agriculteurs.

(Rédigé par Sophie Louet avec la contribution de Sybille de La Hamaide, édité par Nicolas Delame)

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