Légère baisse en vue en Europe avec les matières premières
par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) – Les principales Bourses européennes sont attendues en légère baisse lundi à l’ouverture, freinées par le repli des cours du pétrole et des métaux tandis que les interrogations sur la stratégie de la Réserve fédérale après le bon rapport mensuel sur l’emploi renforce la prudence du marché.
D’après les contrats à terme, le CAC 40 parisien pourrait perdre 0,08% à l’ouverture, le Dax à Francfort reculerait de 0,29% et le FTSE à Londres de 0,38%.
Le Stoxx 600 pourrait également prendre une orientation baissière à l’ouverture après avoir enchaîné les records la semaine dernière, soutenu par une bonne saison de résultats trimestriels.
Le rapport mensuel sur l’emploi américain a confirmé vendredi la vigueur de l’économie américaine, avec 943.000 emplois non-agricoles créés au mois de juillet, un nombre en hausse et supérieur aux attentes.
Si ce chiffre confirme le dynamisme de l’économie pour le début du second semestre, il alimente dans le même temps la perspective d’un retrait prochain des mesures de soutien de la Réserve fédérale, notamment la réduction des achats de titres sur le marché (« tapering »).
« Il n’y a pas beaucoup de désaccord sur le fait qu’un ‘tapering’ sera annoncé entre septembre et décembre, suivie d’une réduction effective des rachats d’actifs entre novembre et janvier », a déclaré Rodrigo Catril, stratège senior à la National Australia Bank.
La prudence reste toutefois de mise, estime Michael Hewson chez CMC Markets, car la hausse de la masse salariale en juillet est intervenue avant la récente flambée des cas de COVID-19, qui pourrait faire obstacle à l’embauche à l’approche de septembre.
À WALL STREET
Le Dow Jones et le S&P-500 ont clôturé à des niveaux record vendredi, après la publication d’un rapport sur l’emploi meilleur que prévu, tandis que les investisseurs ont ignoré les inquiétudes concernant l’impact du variant Delta sur la reprise économique.
L’indice Dow Jones a gagné 0,41% à 35 208,51 points. Le S&P-500 a pris 0,17% à 4 436,52 points. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 0,40% à 14.835,76 points.
Les contrats à terme indiquent une ouverture en baisse de 0,2% à 0,3%.
EN ASIE
Les Bourses en Chine sont dans le vert, le fort rebond de certains secteurs comme les banques l’emportant sur la baisse des actions technologiques alors que les signes de ralentissement de la croissance économique alimentent les espoirs d’un nouvel assouplissement de politique monétaire.
La croissance des exportations a ralenti contre toute attente en juillet, tandis que les importations ont également augmenté à un rythme plus lent, ce qui laisse présager un ralentissement du secteur industriel au second semestre.
L’indice CSI 300 gagne 1,24% et le Hang Seng à Hong Kong 0,38%.
La Bourse de Tokyo et de Singapour sont fermées pour un jour férié.
CHANGES/TAUX
Le dollar est stable après avoir atteint un pic de deux semaines contre un panier de devises internationales, les cambistes anticipant un ‘tapering’ de la Fed.
Pour cette même raison, le rendement des Treasuries à 10 ans a pris près de huit points de base vendredi, à 1,305%. Il perd recule légèrement ce lundi, autour de 1,29%.
Son équivalent allemand à même échéance est stable, autour de -0,462% dans les premiers échanges. L’euro évolue à 1,1762 dollar après avoir un creux de quatre mois à 1,174 dollar.
PÉTROLE
Le marché du pétrole accentue ses pertes de la semaine dernière en raison de la hausse du dollar américain et des craintes que les nouvelles mesures contre la pandémie en Asie puissent retarder la reprise de la demande.
Le baril de Brent perd 2,36% à 69,03 dollars et celui du brut léger américain (WTI) recule de 2,5% à 66,57 dollars.
MÉTAUX
L’or a perdu jusqu’à 4,4% en séance pour atteindre son plus bas en plus de quatre mois avant de réduire ses pertes, les chiffres solides sur l’emploi aux États-Unis alimentant les craintes que la Fed relève ses taux plus rapidement que prévu.
L’or perd 0,91% à 1.746,58 dollars l’once après avoir touché plus tôt 1.684,37, son plus bas depuis le 31 mars.
L’argent a chuté de 7,5%, atteignant un creux de plus de huit mois à 22,50 dollars l’once avant de revenir à 23,957, soit un repli de 1,54%.
« L’or sera mis à l’épreuve avec la publication des statistiques mensuelles des prix à la consommation aux Etats-Unis mercredi », a déclaré Stephen Innes, directeur associé chez SPI Asset Management, ajoutant qu’une inflation élevée pourrait augmenter la probabilité d’un relèvement plus rapide des taux de la Fed.
Le renchérissement du dollar pénalise aussi les métaux industriels tels que le cuivre et le nickel.
(Reportage Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)