Le Saoudien un temps soupçonné d’avoir participé à l’assassinat de Khashoggi a été libéré
VOUS AIMEZ CHRÉTIENS TV? DONNEZ-NOUS LES MOYENS DE PRODUIRE DE NOUVELLES ÉMISSIONS CHRÉTIENNES EN FAISANT UN DON ICIPARIS (Reuters) – Le ressortissant saoudien arrêté à Roissy mardi, qui n’était finalement pas concerné par le mandat d’arrêt international émis par la Turquie dans l’affaire Khashoggi, a été remis en liberté, a annoncé mercredi le parquet de Paris.
Cet homme avait été placé en rétention judiciaire mardi matin alors qu’il s’apprêtait à prendre un avion pour Ryad à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, sur le fondement d’un mandat d’arrêt émis par la Turquie en novembre 2018 après l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi le mois précédent à Istanbul.
« Les vérifications approfondies relatives à (son) identité (…) ont permis d’établir que le mandat ne s’appliquait pas » à cet homme, qui « a été remis en liberté », dit le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, dans un communiqué de presse.
Une source sécuritaire avait auparavant dit à Reuters que le ressortissant saoudien interpellé était un homonyme d’un suspect impliqué dans le meurtre de Jamal Khashoggi, et qu’il n’était pas la personne visée par le mandat d’arrêt turc.
Selon une source policière, ce ressortissant saoudien avait été appréhendé car son passeport avait déclenché une alerte. L’ambassade d’Arabie saoudite à Paris avait de son côté affirmé qu’il y avait erreur sur l’identité de l’individu interpellé et réclamé sa remise en liberté.
La police française ne disposait lors de son arrestation que des informations figurant sur son passeport ainsi que d’une photographie d’assez piètre qualité via le mandat turc, avait-on ajouté de sources policières.
Selon ces sources, l’homme arrêté mardi s’appelle Khaled Aedh Al-Otaibi, comme un ancien membre de la Garde royale saoudienne cité dans des documents d’enquête américain et britannique comme ayant fait partie du commando saoudien qui a assassiné Jamal Khashoggi dans les locaux du consulat d’Arabie saoudite à Istanbul en octobre 2018.
Un rapport d’enquête des Nations unies publié en 2019 avait aussi conclu que Khaled Aedh Al-Otaibi était membre du commando de 15 agents saoudiens envoyés à Istanbul pour faire taire le journaliste exilé aux Etats-Unis, jugé trop critique envers le prince héritier Mohamed ben Salman et le pouvoir en place à Ryad.
(Reportage Tangi Salaün, Alain Acco et Nicolas Delame, rédigé par Matthieu Protard et Myriam Rivet)