L’ambassadeur de Chine en France attendu lundi au Quai d’Orsay-source
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.PARIS (Reuters) – L’ambassadeur de Chine en France est attendu lundi au Quai d’Orsay, a déclaré une source à Reuters, après ses propos remettant en question la souveraineté des pays de l’ex-URSS et l’appartenance de la Crimée à l’Ukraine.
Lu Shaye devait être reçu lundi au Quai d’Orsay par Luis Vassy, directeur de cabinet de Catherine Colonna, la ministre française des Affaires étrangères, a dit une source au ministère, confirmant une information du Monde.
Cet entretien qui, selon la source, était déjà prévu avant les récentes déclarations de l’ambassadeur chinois, « sera l’occasion de mises au point très fermes ».
Sans désavouer publiquement son diplomate, le ministère chinois des Affaires étrangères a dit lundi respecter le statut des nations souveraines indépendantes issues de l’effondrement de l’Union soviétique.
« L’Union soviétique était un État fédéral et, extérieurement, elle avait le statut de sujet de droit international ; inversement, après la dissolution de l’Union soviétique, les différentes républiques ont le statut d’Etats souverains », a déclaré la porte-parole du ministère, Mao Ning.
Interrogée plus spécifiquement sur l’Ukraine, elle a fait remarquer que seuls les Etats souverains pouvaient devenir membres des Nations unies.
« Le pays que vous avez mentionné est un membre à part entière des Nations unies », a-t-elle dit.
L’ambassade de Chine en France a par la suite souligné que les déclarations de Lu Shaye relevaient de « points de vue personnels ».
« Elles ne devraient pas faire l’objet de sur-interprétation. La position de la Chine sur les questions concernées n’a pas changé », a ajouté l’ambassade.
Ce débat fait suite à des propos tenus vendredi soir sur LCI par Lu Shaye qui a jugé que « les pays de l’ex-Union soviétique n’ont pas le statut effectif dans le droit international parce qu’il n’y a pas d’accord international pour concrétiser leur statut d’un pays souverain ».
Sur la question de la Crimée, péninsule ukrainienne depuis 1954, annexée en 2014 par Moscou, le diplomate a ajouté : « Ça dépend de comment on perçoit ce problème. Il y a l’Histoire. La Crimée était tout d’abord tout au début à la Russie. C’est (Nikita) Krouchtchev qui a offert la Crimée à l’Ukraine à l’époque de l’Union soviétique. »
Le Quai d’Orsay s’est dit dimanche « consterné » par ces propos, qui ont aussi fait réagir de nombreux pays européens, notamment dans l’ancien bloc communiste d’Europe centrale et orientale.
« C’est totalement inacceptable », a commenté lundi le ministre tchèque des Affaires étrangères, Jan Lipavsky, avant une réunion à Luxembourg avec ses homologues européens.
La Lettonie, la Lituanie et l’Estonie, anciennes républiques d’URSS, devaient convoquer lundi le représentant chinois dans leur pays pour demander officiellement des éclaircissements, a fait savoir le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis.
(Rédigé par Blandine Hénault, avec Ingrid Melander, Bart Meijer et Andrew Gray et le bureau de Reuters à Pékin, édité par Nicolas Delame)
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