La Grande-Bretagne et l’UE entendues à La Haye sur leur litige post-Brexit à propos de la pêche
par Stephanie van den Berg
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LA HAYE (Reuters) – La Grande-Bretagne et l’Union européenne se retrouvent mardi pour la première fois au tribunal, à La Haye, afin de régler un différend sur les droits de pêche post-Brexit, une affaire qui pourrait compliquer la volonté de Londres de « réinitialiser » ses relations avec le bloc communautaire.
Trois jours d’audience devant la Cour permanente d’arbitrage (CPA) sont programmés pour entendre les argumentaires des deux parties, Bruxelles estimant que la Grande-Bretagne s’est inscrite en violation de l’accord bilatéral commercial en interdisant la pêche aux lançons dans ses eaux en mer du Nord.
Un panel composé de trois experts juridiques – un français, un néo-zélandais et un sud-africain – aura jusqu’à fin avril pour se prononcer sur le litige. Il pourrait maintenir l’interdiction britannique ou au contraire donner raison à l’UE, ce qui permettrait à celle-ci de prendre des mesures de rétorsion si la Grande-Bretagne ne respecte alors pas l’accord.
Bien qu’elle ne revêt pas un grand enjeu financier, avec une perte pour les navires non-britanniques estimée par Londres à 56 millions d’euros au pire, l’affaire pourrait devenir plus dérangeante sur le plan politique.
Les partisans du Brexit et les défenseurs de l’environnement pourraient accueillir avec mécontentement une décision défavorable à Londres et pousser le gouvernement travailliste à ne pas céder – une position qui nuirait à ses espoirs d’améliorer les relations avec Bruxelles.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer doit prendre part lundi prochain à Bruxelles à une réunion informelle des dirigeants européens au cours de laquelle seront discutés des liens de défense plus étroits face à la Russie et la réponse à apporter à la requête du président américain Donald Trump sur la hausse des dépenses militaires des pays membres de l’Otan.
D’autres points des relations entre la Grande-Bretagne et l’UE devraient aussi être soulevés par Londres dans les prochains mois, notamment concernant les échanges commerciaux liés à l’agroalimentaire.
(Stephanie van den Berg, avec Philip Blenkinsop à Bruxelles; version française Jean Terzian)