La croissance devrait ralentir à 0,3% en 2023 avant un rebond en 2024-2025
PARIS (Reuters) – L’économie française devrait connaître une croissance faible de 0,3% l’an prochain du fait de la flambée des prix de l’énergie, avant un rebond modéré de 1,2% en 2024 et plus soutenu de 1,8% en 2025, estime la Banque de France dans ses projections macro-économiques pour la période rendues publiques samedi.
Pour la banque centrale, qui maintient sa prévision de croissance de 2,6% pour cette année, « l’activité traverserait ainsi deux phases bien distinctes: un net ralentissement à partir de cet hiver, puis un recul des tensions inflationnistes et une reprise progressive de l’expansion économique en 2024 et surtout en 2025 ».
La Banque de France anticipe désormais un taux d’inflation harmonisé aux normes européennes (IPCH) de 6,0% en moyenne annuelle en 2022 comme en 2023, avec un pic au premier semestre de l’an prochain puis une « nette décrue » ensuite.
L’inflation poursuivrait son repli en 2024, malgré des prix alimentaires et des services toujours élevés, avant de revenir progressivement fin 2024 et en 2025 vers les 2%, soit l’objectif fixé par la Banque centrale européenne (BCE).
« La hausse des prix est la première préoccupation des Français », déclare dimanche François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, dans une interview au Journal du Dimanche.
« Nous sommes prêts à aller au-delà (en matière de politique monétaire, ndlr) pour vaincre l’inflation, même si notre objectif n’est évidemment pas de provoquer une récession », dit encore François Villeroy de Galhau, qui est aussi membre du conseil des gouverneurs de la BCE.
« Il faut néanmoins dix-huit mois à deux ans pour qu’une politique monétaire anti-inflationniste produise ses effets, d’où l’engagement à fin 2024. »
La Banque de France insiste sur le fort degré d’incertitude entourant sa prévision de croissance 2023 en raison de la guerre russe en Ukraine, de la crise énergétique, ou encore l’évolution de la pandémie de Covid-19 en Chine, et réitère tabler sur un « intervalle de confiance allant de -0,3% à +0,8% ».
L’institution prévoit également que le taux de chômage calculé selon les normes du BIT (Bureau international du travail), qui était de 7,3% au troisième trimestre 2022, remontera à plus de 8% en 2024 avant de repartir à la baisse courant 2025.
Après une baisse limitée en 2022-2023, le pouvoir d’achat moyen des ménages repartirait à la hausse en 2024 et 2025.
Sous l’effet de la poursuite des mesures de relance et de celles prises par le gouvernement pour protéger l’économie face à l’inflation, le ratio de dette publique par rapport au PIB resterait stable à environ 112% sur l’horizon de prévision.
Le solde public restera « dégradé », ajoute la Banque de France, avec un déficit représentant environ 5,0% du PIB en 2022, 5,4% l’an prochain en raison des poursuites de lutte contre l’inflation, avant une diminution progressive autour de 4,5% du PIB fin 2025.
(Rédigé par Jean-Stéphane Brosse et Matthieu Protard)
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