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La cheffe de la diplomatie allemande en Chine pour contrôler « l’après-Macron »

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par Riham Alkousaa, Andreas Rinke et Andrew Gray

BERLIN (Reuters) – La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock débute jeudi une visite en Chine destinée à réaffirmer l’unité politique de l’Union européenne sur la superpuissance émergente, alors que des commentaires d’Emmanuel Macron ont fait apparaître de possibles fissures dans l’approche commune face à Pékin.

En déclarant dans un entretien publié dimanche par Politico et Les Echos que l’Europe devait poursuivre une stratégie d’autonomie par rapport aux Etats-Unis et mis en garde contre tout risque de suivisme à propos de Taiwan, principal point de contentieux entre Washington et Pékin, le président français a provoqué un tollé aux Etats-Unis et en Europe.

Aux yeux de nombreux politiciens européens, diplomates et analystes, ces commentaires constituent une offrande dans ce qu’ils décrivent comme la volonté de la Chine d’effriter l’unité transatlantique.

Cela donne un poids encore plus important à la visite inaugurale de la cheffe de la diplomatie allemande, de nombreux membres de l’UE espérant que Berlin va en profiter pour défendre un front européen clair et uni face à la Chine, ont déclaré des analystes.

Les propos d’Emmanuel Macron sont considérés par beaucoup comme une absence de fermeté sur Taiwan, île démocratique que la Chine considère comme une province renégate et pour laquelle elle n’exclut pas de recourir à la force pour la ramener dans son giron.

Dans l’entourage du président français, on a dénoncé des « surréactions » et assuré que sa position sur Taiwan et la Chine n’avait pas changé, une politique du « statu quo » rappelée mercredi par Emmanuel Macron lors d’une visite aux Pays-Bas.

« Il est désormais l’heure de contrôler les dégâts (…) Mais le nuage de la visite de Macron est très épais, et il est vraiment difficile de déterminer comment cet équilibre va se jouer », a commenté Alicja Bachulska, chercheuse sur les relations Chine-UE au Conseil européen sur les relations étrangères, basé à Varsovie.

L’EXEMPLE VON DER LEYEN ?

Même sans les commentaires d’Emmanuel Macron, le déplacement d’Annalena Baerbock s’annonçait délicat, alors que la ministre allemande des Affaires étrangères affiche à l’égard de la Chine une position plus rigide que son chancelier Olaf Scholz et prépare des mesures destinées à réduire la dépendance de l’Allemagne à la deuxième puissance économique mondiale.

« Elle est perçue en quelque sorte comme une perturbatrice », a déclaré Tim Ruehlig, expert au sein du Conseil allemand sur les relations étrangères, en référence à la ministre. « Je serais surpris que cela ne joue pas du tout un rôle dans sa visite », a-t-il ajouté auprès de Reuters.

Il faut désormais qu’Annalena Baerbock exprime clairement durant son déplacement la position de Berlin sur Taiwan, a estimé le parlementaire allemand Nils Schmid, ajoutant que les commentaires d’Emmanuel Macron ont détruit tout espoir d’une dynamique pour une politique commune de l’UE sur la Chine.

S’exprimant en amont de son déplacement, lors duquel elle rencontrera son homologue et de hauts diplomates chinois, Annalena Baerbock a indiqué que sa priorité était de rappeler à la Chine sa responsabilité d’user de son influence pour que la Russie mette fin à son invasion de l’Ukraine.

Elle entend aussi souligner que l’UE dans son ensemble a pour conviction qu’un changement unilatéral du statu quo dans le détroit de Taiwan serait inacceptable.

« Nous devons étudier de manière plus systématique les risques de dépendances unilatérales et les réduire », a-t-elle dit, ajoutant par ailleurs que la ligne directrice de la politique européenne sur la Chine était de considérer celle-ci comme un partenaire, un concurrent et un rival systémique.

Certaines capitales européennes attachées à leurs liens avec les Etats-Unis, notamment dans l’Est du bloc, espèrent que la position affichée par la cheffe de la diplomatie allemande sera plus proche de celle de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui s’est rendue en Chine en même temps qu’Emmanuel Macron.

De nombreux analystes ont mis en exergue le contraste entre le ton adopté par Emmanuel Macron et par Ursula von der Leyen, dont les commentaires ont été perçus comme plus critiques à l’égard de la Chine et qui avait déclaré, quelques jours avant sa visite, que l’Europe devait réduire ses risques diplomatiques et économiques avec Pékin.

(Reportage Riham Alkousaa et Andreas Rinke à Berlin, Andrew Gray à Bruxelles; version française Jean Terzian)

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