La branche de l’EI impliquée dans l’attentat de Moscou a plusieurs fois tenté de viser la France-Macron
PARIS (Reuters) – Le groupe État islamique au Khorassan (EI-K), qui a revendiqué l’attentat meurtrier de Moscou, a tenté à plusieurs reprises de frapper le sol français au cours des derniers mois, ont déclaré lundi Emmanuel Macron et Gabriel Attal.
« Cet attentat a été revendiqué par l’État islamique et les informations dont nous disposons dans nos services, comme nos principaux partenaires, indiquent en effet que c’est une entité de l’État islamique qui a fomenté cet attentat », a déclaré le président français à la presse à son arrivée en Guyane.
« La menace est sérieuse et nous prenons toutes les précautions », a abondé lundi le premier ministre, qui s’exprimait depuis la gare Saint-Lazare, à Paris.
Le Premier ministre a annoncé un renforcement de la présence policière devant les lieux publics sensibles, dont les écoles, et a annoncé 4.000 militaires supplémentaires et mobilisables dans le cadre de la mission Sentinelle, à laquelle sont affectés 3.000 soldats.
Les autorités françaises ont décidé dimanche de relever le niveau d’alerte en France au stade maximal, celui d' »urgence attentat », à la suite de l’attentat revendiqué par le groupe Etat islamique à Moscou.
Le relèvement du niveau d’alerte à « urgence attentat » est « une mesure de précaution mais avec des éléments crédibles et solides », a précisé le chef de l’Etat.
« Ce groupe particulier (…) a conduit ces derniers mois plusieurs tentatives sur notre sol. »
Depuis 2017, 45 projets d’attentats ont été déjoués, et deux projets en 2024, a précisé le Premier ministre, ajoutant qu’un projet d’attentat de l’EI-K à Strasbourg avait été évité en 2022.
La France, a ajouté le président, a « proposé aux services russes, comme à nos partenaires de la région, une coopération accrue » dans la lutte contre le terrorisme, alors que cet attentat a renforcé les craintes sécuritaires dans la région.
Interrogé lundi lors d’une conférence de presse sur un possible échec des services de sécurité russes à déjouer l’attentat, Dmitri Peskov, porte-parole de Vladimir Poutine, a répondu qu’aucun pays « ne peut être complètement à l’abri de la menace terroriste ».
Ailleurs en Europe, l’Italie a annoncé qu’elle allait renforcer les mesures de sécurité dans le pays.
« En prévision des prochaines vacances de Pâques, une intensification des activités de surveillance et de contrôle par la police a été décidée », ont déclaré les forces de l’ordre dans un communiqué, ajoutant qu’une attention particulière sera accordée à « toutes les cibles sensibles ».
L’EI-K, cellule du groupe Etat islamique qui a fait son apparition dans l’Est afghan en 2014, cherche à établir un califat qui s’étendrait en Afghanistan, au Pakistan, au Turkménistan, au Tadjikistan, en Ouzbékistan et en Iran.
CONTRE-PRODUCTIF
La Russie a de nouveau contesté lundi les affirmations des États-Unis selon lesquelles l’EI serait responsable de l’attentat survenu vendredi soir dans une salle de concert de la banlieue de Moscou, qui a fait 137 morts et 182 blessés.
Dmitri Peskov a ainsi déclaré qu’il refusait de commenter la revendication de l’attentat par le groupe État islamique tant que l’enquête serait en cours.
Emmanuel Macron a appelé Moscou à éviter toute instrumentalisation de cette attaque pour justifier des mesures de rétorsion contre Kyiv.
« Je pense que ce serait à la fois cynique et contre-productif pour la Russie elle-même et la sécurité de ses ressortissants d’utiliser ce contexte pour essayer de se retourner contre l’Ukraine ».
En Ukraine, plusieurs explosions ont retenti lundi matin dans la capitale Kyiv, ont rapporté des journalistes de Reuters. Un immeuble situé dans le centre a été gravement endommagé lors d’une attaque et des débris de missiles sont tombés dans trois autres quartiers de la ville, selon des responsables.
(Rédigé par Corentin Chappron et Kate Entringer, avec la contribution de d’Angelo Amante à Rome, du Bureau de Moscou)
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