Israël bombarde le centre de la bande de Gaza, les chars s’enfoncent dans Rafah
par Nidal al-Mughrabi
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LE CAIRE (Reuters) – Les forces israéliennes ont bombardé des camps de réfugiés du centre de la bande de Gaza ainsi que le nord de l’enclave jeudi, tuant au moins 13 personnes, tandis que les chars s’enfonçaient plus profondément dans Rafah, ont indiqué des responsables sanitaires et des habitants.
Des frappes aériennes ont tué six personnes dans la ville de Zawaïda (centre), trois personnes dans une voiture à Deir al Balah, deux personnes dans la ville de Gaza (nord) et deux autres dans une maison du camp de Bureij, ont indiqué les responsables sanitaires.
L’armée israélienne a déclaré dans un communiqué que ses forces avaient tué deux hauts commandants du groupe Djihad islamique lors de deux frappes aériennes dans la ville de Gaza, dont un qui, selon Tsahal, avait participé à l’attaque du 7 octobre dans le sud d’Israël.
À Rafah, les habitants ont déclaré que les chars israéliens se sont enfoncés plus profondément dans la partie ouest de la ville et pris position au sommet d’une colline. L’armée israélienne dit y avoir localisé plusieurs tunnels et tué de nombreux hommes armés.
L’hôpital de campagne de la Croix-Rouge de Rafah, qui abrite 60 lits, est presque à pleine capacité après des frappes répétées qui ont fait de nombreuses victimes, a déclaré jeudi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans un communiqué.
« Un autre événement qui causerait de nombreuses victimes obligerait nos médecins et infirmières à faire des choix extrêmement difficiles », a ajouté le chef de mission du CICR à Gaza, William Schomburg, dans un communiqué.
CAPACITÉ D’ATTAQUE
Neuf mois après le début de la guerre, les combattants palestiniens du Hamas ont toujours la capacité d’attaquer les forces israéliennes avec des roquettes antichar et des obus de mortier, tirant occasionnellement des barrages de roquettes sur Israël.
Israël s’est engagé à éradiquer le Hamas après l’attaque du 7 octobre sur son territoire qui a fait 1.200 morts tandis que plus de 250 ont été prises en otages, selon les décomptes israéliens.
Mardi, l’armée a déclaré avoir éliminé la moitié des dirigeants de la branche militaire du Hamas et tué ou capturé environ 14.000 combattants depuis le début de la guerre, soit environ la moitié de la force combattante estimée par l’armée israélienne.
Le Hamas ne communique pas sur ses pertes humaines et ses dirigeants ont remis en question les chiffres donnés par les israéliens, estimant qu’ils étaient exagérés.
Depuis lors, plus de 38.000 Palestiniens ont été tués lors de l’offensive israélienne, selon les autorités sanitaires de Gaza. Israël affirme que 326 de ses soldats ont été tués dans la bande de Gaza.
Les efforts diplomatiques pour mettre un terme aux hostilités semblent patiner, même si toutes les parties se disent ouvertes à de nouvelles négociations, y compris Israël et le Hamas.
Un accord viserait à mettre fin à la guerre et à libérer les otages israéliens à Gaza en échange de nombreux Palestiniens emprisonnés par Israël.
Le Hamas attend toujours une réponse d’Israël à une offre de cessez-le-feu rédigée par les États-Unis sur la base de propositions du président américain Joe Biden, a déclaré un responsable palestinien proche des discussions.
« Le sentiment au sein du Hamas est que [Benjamin] Netanyahu fait du surplace et qu’il pourrait ne rien dire avant de se rendre aux Etats-Unis la semaine prochaine », a ajouté le responsable, qui a requis l’anonymat.
(Reportage Nidal al-Mughrabi, version française Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)