Frappes russes dans la région de Zaporijjia à la veille de la fête nationale ukrainienne
KYIV (Reuters) – La Russie a mené des frappes aériennes et d’artillerie dans la région de Zaporijjia, selon des déclarations de l’état-major ukrainien mardi, alors que les combats à proximité de la plus grande centrale nucléaire d’Europe suscitent la crainte d’un incident catastrophique.
Ces attaques surviennent à la veille de la fête nationale ukrainienne, qui commémore la Déclaration d’indépendance de 1991. Invoquant la menace de nouvelles attaques, le gouvernement a interdit les célébrations publiques.
L’ambassade des États-Unis à Kyiv a également mis en garde dans un communiqué contre les plans russes visant à frapper les infrastructures civiles et gouvernementales dans les jours à venir.
L’Ukraine a déclaré que la Russie avait bombardé plusieurs villes de la région de Zaporijjia, dans le sud du pays, où les forces russes ont capturé la centrale nucléaire peu après leur invasion le 24 février.
Les tirs d’artillerie et de roquettes près du complexe de réacteurs nucléaires de Zaporijjia, sur la rive sud du fleuve Dnipro, ont suscité des appels à la démilitarisation de la zone.
Les Ukrainiens vivant à proximité ont exprimé la crainte que des obus ne touchent l’un des six réacteurs de la centrale.
« Bien sûr, nous sommes inquiets (…) C’est comme si nous étions assis sur un baril de poudre », a déclaré lundi Alexander Lifirenko, un habitant de la ville voisine d’Enerhodar.
Le président ukrainien Volodimir Zelensky a averti que Moscou pourrait tenter « quelque chose de particulièrement laid » à l’approche du 31e anniversaire de l’indépendance, mercredi, dont la date marque aussi le seuil des six mois depuis le début de l’invasion russe.
Craignant de nouvelles attaques à la roquette, les autorités de Kyiv ont décidé d’interdire les événements publics liés à l’anniversaire de l’indépendance de lundi à jeudi. La capitale est loin des lignes de front et n’a été que rarement touchée par les missiles russes depuis que l’Ukraine a repoussé une offensive terrestre visant à prendre la capitale en mars.
À Kharkiv, une ville du nord-est qui a été fréquemment touchée par des bombardements, le maire Ihor Terekhov a annoncé l’extension du couvre-feu de 16 heures à 7 heures du matin, de mardi à jeudi.
Les craintes de nouvelles attaques se sont accrues après que le Service fédéral de sécurité russe a accusé lundi des agents ukrainiens d’avoir assassiné Daria Douguina, fille d’un idéologue ultra-nationaliste russe, dans un attentat à la voiture piégée près de Moscou que le président Vladimir Poutine a qualifié de « diabolique ». L’Ukraine nie toute implication.
Les deux parties ont échangé des reproches au sujet des fréquents bombardements sur le site de la centrale nucléaire de Zaporijjia, où Kiev accuse Moscou de baser des troupes et de stocker du matériel militaire. La Russie dément et accuse l’Ukraine de cibler le site avec des drones.
Moscou a demandé la tenue d’une réunion du Conseil de sécurité de l’Onu mardi pour discuter de la centrale de Zaporijjia, a rapporté l’agence de presse publique russe RIA, citant l’ambassadeur adjoint auprès de l’Onu, Dimitri Polyansky.
(Reportage Pavel Polityuk, Ron Popeski et Natalia Zinets ; rédigé par Stephen Coates ; version française Augustin Turpin)
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