France/Rugby: Bernard Laporte condamné à deux ans de prison avec sursis pour corruption
PARIS (Reuters) – La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a appelé mardi à un changement de gouvernance à la Fédération française de rugby après la condamnation de son président Bernard Laporte à deux ans de prison avec sursis et 75.000 euros d’amende pour, notamment, prise illégale d’intérêts et trafic d’influence.
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Bernard Laporte a également été reconnu par le tribunal correctionnel de Paris coupable de corruption passive et recel d’abus de biens sociaux, a indiqué Le Parisien.
L’ancien sélectionneur du XV de France a par ailleurs interdiction d’exercer toute fonction en lien avec le rugby pendant deux années.
Soulignant que la condamnation de Bernard Laporte en première instance « retient des manquements graves », Amélie Oudéa-Castéra a estimé que « ce nouveau contexte fait obstacle à ce que Bernard Laporte puisse, en l’état, poursuivre sa mission dans de bonnes conditions (…) ».
Un « nouveau temps démocratique » doit permettre « aussi rapidement que possible au rugby français de repartir sur des bases suffisamment saines et solides, avec une gouvernance de la Fédération qui aura la pleine confiance des clubs et saura rassembler », a-t-elle dit dans un communiqué.
Réuni à la suite de la décision du tribunal correctionnel de Paris, le bureau fédéral de la Fédération française de rugby (FFR) a noté que le tribunal avait jugé qu’il n’y a eu « aucun préjudice » à l’encontre de la FFR.
Dans un communiqué, il a souligné que la condamnation de Bernard Laporte n’était « pas soumise à l’exécution provisoire » et que ce dernier pouvait donc rester en poste.
Il est reproché à Bernard Laporte d’avoir exercé une influence indue au bénéfice du propriétaire du club de Montpellier, l’entrepreneur Mohed Altrad, dont la société AIA a signé en 2017 un contrat de sponsoring avec le XV de France.
Mohed Altrad a été condamné pour sa part à 18 mois de prison avec sursis et 50.000 euros d’amende, selon plusieurs médias.
Les deux hommes nient toute malversation.
Le vice-président de la FFR, Serge Simon, accusé de prise illégale d’intérêts, a été relaxé.
Autre prévenu dans cette affaire, Claude Atcher, patron du comité d’organisation du Mondial 2023, mis à pied fin août par le ministère des Sports pour ses pratiques managériales, a été condamné à 5.000 euros d’amende, est-il encore rapporté dans les médias.
Il était accusé d’abus de biens sociaux, de recel d’abus de confiance et de travail dissimulé, le parquet estimant que sa société de marketing Score XV a reçu de l’argent de la FFR pour des prestations non effectuées.
Son bras droit dans la société Score XV, Benoît Rover, a également été condamné à 5.000 euros d’amende, selon plusieurs médias.
Cette affaire, qui secoue le monde du rugby français, intervient à moins d’un an de la prochaine Coupe du monde de rugby, programmée dans l’Hexagone du 8 septembre au 28 octobre 2023.
(Reportage Caroline Pailliez, avec Kate Entriger et Jean Terzian, édité par Blandine Hénault)