France: Pris pour cible, les policiers réclament des actes
Des policiers se sont rassemblés lundi à la mi-journée dans plusieurs villes de France pour exprimer leur « ras-le-bol » et réclamer à l’Etat de véritables moyens et une réponse pénale forte contre les auteurs d’agressions visant les forces de l’ordre.
Ces rassemblements interviennent dans le contexte de l’agression d’Herblay, dans le Val d’Oise, où deux policiers ont été très grièvement blessés la semaine dernière, et de l’attaque au mortier d’artifice et à la barre de fer du commissariat de Champigny-sur-Marne dans la nuit de samedi à dimanche.
« J’entends les politiques clamer que l’autorité de l’Etat ne doit pas être piétinée, je suis entièrement d’accord avec cela, j’aimerais qu’on ait des actes pour prouver que cela n’arrivera plus », a déclaré à Reuters Grégory Joron, secrétaire général délégué du syndicat Unité SGP Police Force Ouvrière, présent lundi devant le commissariat de Champigny-sur-Marne avec environ 200 de ses collègues.
D’autres policiers se sont regroupés à la mi-journée devant la préfecture de police de Paris derrière une banderole « Policiers attaqués, citoyens en danger ».
« Il faut que le citoyen sache que le policier, c’est le dernier rempart républicain », a déclaré sur BFM TV le secrétaire département d’Unité SGP Police, Rocco Contento.
Invité lundi matin sur France Info, le Premier ministre, Jean Castex, a assuré qu' »au-delà de la lutte contre la crise sanitaire et contre la crise économique, la lutte contre l’insécurité fait aussi partie des priorités de (son) gouvernement ».
« Quand on voit un commissariat attaqué comme récemment à Champigny-sur-Marne, quand on voit deux policiers comme dans le Val d’Oise la semaine dernière sauvagement agressés, on se dit que c’est l’Etat et la république qui sont pris pour cible », a-t-il ajouté, promettant d’être « intraitables ».
Il a évoqué le recrutement, étalé sur le quinquennat, de 10.000 policiers supplémentaires, le renforcement de la réponse pénale avec l’augmentation de 8% du budget de la Justice prévue dans le projet de loi de finances pour l’année prochaine ainsi qu’une réflexion sur les prérogatives des polices municipales en soutien de la police nationale.
Pour sa part, Emmanuel Macron recevra jeudi les syndicats de policiers.