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France: Bayrou temporise sur les retraites, appelle à résorber la dette publique

par Elizabeth Pineau et Sophie Louet

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PARIS (Reuters) – Le Premier ministre français, François Bayrou, a appelé mardi au « ressaisissement » national, par-delà les divergences partisanes, pour écarter l' »épée de Damoclès » du surendettement et assurer à la France une stabilité politique et stratégique dans le « nouveau désordre mondial ».

Lors d’une déclaration de politique générale d’une heure et demie, teintée de temporisation et avare en mesures nouvelles, le centriste nommé le 13 décembre à Matignon a annoncé sa décision de « remettre en chantier » la réforme des retraites d’avril 2023 « sans aucun totem sans aucun tabou, pas même l’âge de la retraite – les fameux 64 ans ».

D’ici l’automne, et l’examen de la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale, une « délégation permanente » réunissant les partenaires sociaux travaillera à une refonte de la loi sur la base de « chiffres indiscutables » issus d’une « mission flash » de la Cour des comptes, qui seront communiqués à tous les Français dans quelques semaines.

Une première réunion de cette « délégation » est prévue vendredi sous l’égide de François Bayrou. Si les délégués de ce « conclave » venaient à trouver « un accord d’équilibre et de meilleure justice » dans les mois à venir, il serait adopté dans le cadre du PLFSS de l’automne ou via une loi spécifique. Dans le cas contraire, « c’est la réforme actuelle » qui s’appliquerait.

La loi du 14 avril 2023 repousse l’âge légal de départ à la retraite, au rythme de trois mois par génération, de 62 à 64 ans.

Au rang des priorités, François Bayrou a souligné la nécessité d’adopter sans tarder les budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale pour 2025, toujours en souffrance, en dépit de « l’épée de Damoclès de la motion de censure » qui « paraît avoir installé la précarité au sommet de l’Etat ».

Le chef du gouvernement a réaffirmé l’objectif d’un retour du déficit public de la France à 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2029. Pour 2025, le gouvernement revoit sa prévision de croissance à 0,9% du PIB (contre 1,1% précédemment) avec une projection de déficit public à 5,4% du PIB.

Dans cette perspective, François Bayrou, qui s’est refusé à « un catalogue de mesures », a annoncé « des économies importantes », non précisées, et « un puissant mouvement de réforme de l’action publique », avec des « budgets repensés ». Un fonds spécial pour la réforme de l’Etat est créé à cette fin.

« J’affirme qu’aucune politique de ressaisissement et de refondation ne pourra être conduite si elle ne tient pas compte de notre surendettement », a lancé le Premier ministre, imputant cette situation à « tous les partis dits de gouvernement » et aux formations d’opposition qui « ont dansé aussi le tango fatal qui nous a conduits au bord de ce précipice ». Il a toutefois exonéré Emmanuel Macron, confronté à « une cascade de crises jamais vue. »

« REGARDER LES CHOSES EN FACE »

La lutte contre le surendettement, a-t-il estimé, est le gage d’un retour à la stabilité, au même titre que la « réconciliation » qu’attendent selon lui les Français, au service d' »une nouvelle promesse française » faite d’harmonie, d’égalité et d’intégration.

Sur le sujet de l’immigration, François Bayrou a écarté une nouvelle loi réclamée par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, optant pour une réactivation du comité interministériel de contrôle de l’immigration et une meilleure application des textes en vigueur.

Les Français « nous enjoignent (…) de joindre nos forces pour forcer les issues », a-t-il dit, présentant le Parlement comme le coeur de ce renouveau démocratique, « le lieu où la diversité se résout en capacité d’action ». François Bayrou, qui devrait faire l’objet d’une motion de censure des députés de La France insoumise (LFI), est contraint de gouverner avec une Assemblée nationale fragmentée.

Dans ce creuset pluraliste, en lien avec les collectivités locales qui « doivent être soutenues », le chef du gouvernement entend donner la priorité à l’Education nationale, aux outre-mers, Mayotte en particulier, à la sécurité avec une politique « sans faiblesse contre le terrorisme et tous les séparatismes », et à la transition écologique.

Pour favoriser le dynamisme national, François Bayrou s’est engagé à « faciliter la tâche » aux entreprises en leur épargnant notamment « des augmentations exponentielles d’impôts et de charges ».

Dans ce long discours qui tenait souvent du diagnostic plus que de l’exposition de remèdes, au débit parfois heurté et ponctué des protestations des élus LFI, François Bayrou, qui a plusieurs fois convoqué l’Histoire de France, a dit son « espoir ténu mais raisonnable » de redresser le pays.

Evoquant l’arrivée au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis, il a exhorté à « regarder les choses en face ».

« Ces grandes puissances, que nous respectons, c’est à nous de leur signifier qui nous sommes, car sans notre détermination, elles l’oublieront ».

Alors qu’il répondait plus tard aux questions et réactions des chefs de partis après son discours, et sous les invectives de la gauche sur sa politique fiscale, François Bayrou a annoncé « travailler sur une taxe anti-optimisation pour les hauts patrimoines ».

VOIR AUSSI:

EN DIRECT-Bayrou charge les partenaires sociaux de discuter des retraites, sans écarter la dernière réforme

ENCADRE-France-Bayrou fixe l’objectif de déficit public pour 2025 à 5,4% du PIB

ENCADRE-France-Bayrou s’engage à « remettre en chantier » la réforme des retraites

(Reportage d’Elizabeth Pineau, rédigé par Sophie Louet)

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