France: Barnier en sursis, l’opposition réaffirme sa volonté de censure
BESOIN DE 5000 PARTENAIRES POUR LA CHAÎNE CHRETIENS TVPARIS (Reuters) – Les oppositions de gauche et d’extrême droite ont réaffirmé mardi leur volonté de censurer le gouvernement de Michel Barnier, qui a prévenu qu’une censure ne ferait qu’empirer la situation de la France, notamment budgétaire.
Le Premier ministre a engagé lundi la responsabilité de son gouvernement pour adopter sans vote le projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS).
Le renoncement de dernière minute sur le projet de déremboursement des médicaments en 2025, qui visait à convaincre le Rassemblement national (RN) de ne pas se tourner vers la censure, n’aura pas suffi. Le RN demandait en outre l’abandon de la désindexation des retraites sur l’inflation dès le 1er janvier, ce qu’il n’a pas obtenu.
Le Nouveau Front Populaire (NFP) et le RN ont ensuite déposé des motions de censure contre le gouvernement de Michel Barnier, qui seront débattues mercredi à partir de 16h00 pour un vote vers 19h00.
Interpellé à plusieurs reprises lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale mardi après-midi, Michel Barnier a prévenu qu’une censure ne ferait qu’empirer la situation, notamment budgétaire.
« La censure, dont il est question demain, rendra tout plus difficile et plus grave », a déclaré le Premier ministre.
Michel Barnier doit s’exprimer dans les journaux télévisés de 20h00 de TF1 et France 2, ont annoncé les deux chaînes.
LE CHOIX
Plus tôt dans la journée, le ministre de l’Economie Antoine Armand a déclaré sur France 2 que les députés avaient le choix « de ne pas plonger le pays dans l’incertitude ».
« Nous avons été au bout du dialogue, nous avons fait le maximum pour que les forces politiques du Parlement puissent nous soutenir », a-t-il avancé.
Laurent Saint-Martin, le ministre du Budget et des Comptes publics, a également déclaré sur RTL que l’exécutif avait toujours été ouvert à la négociation.
« Nous sommes ouverts au dialogue depuis le début jusqu’à la fin. Ce que j’observe, c’est que je vois bien que maintenant on n’est plus dans un dialogue de l’autre côté. On est dans des prétextes permanents », a-t-il dit.
Marine Le Pen, la cheffe de file des députés RN à l’Assemblée nationale, a affirmé sur X que « la seule et unique » raison qui guide le choix de la formation d’extrême droite est celle de « protéger les Français d’un budget dangereux, injuste et punitif qui de surcroît aggrave les déficits déjà monstrueux de sept ans de macronisme ».
Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme, a pour sa part réitéré l’intention de son parti de voter en faveur de la motion de censure contre Michel Barnier que les présidents des groupes parlementaires du Nouveau Front populaire ont annoncé avoir déposée lundi.
« Nous en sommes sûrs (de voter la censure) parce que c’est notre devoir », a-t-il dit sur Europe 1.
« Il n’y a aucune rupture avec le macronisme comme on demandait », a-t-il ajouté.
Pour Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes, l’une des composantes du Nouveau Front Populaire (NFP), cette situation est la preuve de la dépendance du gouvernement Barnier à l’égard du parti d’extrême droite.
« Ils se sont mis dans les mains de Marine Le Pen », a-t-elle dit sur franceinfo. « (Michel Barnier) aura la censure et le déshonneur. »
La crainte d’une chute du gouvernement de Michel Barnier cette semaine a affecté les marchés boursiers et obligataires de la France, deuxième économie de la zone euro, déjà sous pression en raison de son déficit.
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)