Face aux appels à la grève, Borne appelle « à ne pas pénaliser les Français »
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.PARIS (Reuters) – Elisabeth Borne a appelé jeudi les syndicats à faire preuve de responsabilité alors que les appels à la grève se multiplient en France contre la réforme des retraites et ravivent le spectre de perturbations, notamment dans les infrastructures de raffinage.
« Il y a un droit de grève, il y a un droit de manifester mais je pense que c’est important aussi de ne pas pénaliser les Français », a dit la Première ministre lors d’un déplacement à Disneyland Paris, tout en promettant de « continuer à s’employer à convaincre » du bien-fondé du projet.
La CGT Pétrole a appelé à une grève de 24 heures le 19 janvier – date d’une mobilisation nationale décidée par les principales organisations syndicales – puis à une grève de 48 heures le 26 janvier et de 72 heures le 6 février, date à laquelle le mouvement pourra ensuite être reconductible.
« On est parfaitement conscients qu’aujourd’hui, une journée ne sera pas suffisante pour faire reculer le gouvernement sur ce projet qui est rejeté par l’ensemble de la population. C’est pour cela qu’on prévoit des jours supplémentaires dans les semaines à venir », a expliqué jeudi sur BFM TV Eric Sellini, coordinateur CGT chez TotalEnergies.
« Si le conflit devait être amené à durer, il y aurait forcément des conséquences sur l’ensemble du raffinage, avec potentiellement un arrêt des installations dans les semaines à venir », a-t-il prévenu, appelant le gouvernement à répondre rapidement à la mobilisation pour éviter toutes conséquences sur les pompes à essence.
A l’automne dernier, un mouvement de grève dans les raffineries et dépôts de TotalEnergies et Exxon, lié à des revendications salariales, avait entraîné pendant plusieurs semaines une pénurie d’essence dans plusieurs régions en France.
« GRÈVE PUISSANTE »
A la SNCF, la CGT, l’Unsa, Sud et la CFDT ont appelé mercredi à une « grève puissante » dans le rail, déjà marqué par des perturbations liées à un mouvement de grève des contrôleurs lors du week-end de Noël.
A la RATP, les syndicats CGT, FO, Unsa et CFE-CGC ont indiqué dans un communiqué commun qu’ils mettraient « tout en oeuvre pour s’opposer » à la réforme du gouvernement, qui prévoit notamment de mettre fin, pour les nouveaux salariés embauchés, au régime spécial de retraites dont bénéficie la régie des transports parisiens.
Le gouvernement, qui assure avoir laissé le temps pour la concertation, entend présenter sa réforme des retraites en conseil des ministres le 23 janvier, avant un examen à l’Assemblée nationale début février.
Il table sur une adoption de la réforme en mars et la mise en oeuvre des principales mesures au 1er septembre.
(Rédigé par Blandine Hénault, édité par Jean-Stéphane Brosse)
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