4 juillet 2024Reuters

Cyclisme/Tour de France : Un premier contre-la-montre déterminant pour Pogacar et Vingegaard

par Vincent Daheron

DIJON, Côte-d’Or (Reuters) – Trois jours après la première explication en haute montagne, place vendredi à une nouvelle confrontation à distance entre les deux favoris Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard à l’occasion du premier des deux contre-la-montre de la 111e édition.

Sur le parcours de 25,3 kilomètres tracé à travers les vignes de Côte-d’Or entre Nuits-Saint-Georges et Gevrey-Chambertin, Tadej Pogacar, qui vise un premier doublé Giro-Tour de France depuis 1998, aura l’occasion de prendre sa revanche sur son revers tonitruant de l’année dernière.

Lors de la 16e étape du Tour 2023, le Slovène avait été assommé dans l’exercice par la performance stupéfiante de son rival Jonas Vingegaard. Malgré tout deuxième de l’étape, il avait été relégué à 1’38 » du Danois sur un chrono de 22,4 kilomètres.

Le sacre s’était éloigné avant de s’évaporer définitivement le lendemain en perdant près de six minutes sur les pentes du col de la Loze.

L’arroseur arrosé, trois ans après avoir soufflé son compatriote Primoz Roglic sur le contre-la-montre de l’avant-dernière étape pour conquérir son premier Tour de France en 2020.

Vendredi, l’étape bourguignonne permettra de mesurer un peu plus l’état de forme des duettistes, dans un exercice où le coureur se bat contre lui-même et le chronomètre.

« À Combloux, Tadej n’avait pas perdu, c’est Vingegaard qui avait gagné », assurait en mai Mauro Gianetti, le manager général de la formation UAE Team Emirates, au journal L’Équipe.

Cela n’a pas empêché ‘Pogi’ de travailler la spécialité. « J’ai passé plus de temps sur le vélo de chrono », expliquait-il pendant le Tour d’Italie qu’il a remporté. « Je me suis plus entraîné que l’an dernier, je me sens beaucoup plus en confiance. »

Depuis ce fameux jour noir, Tadej Pogacar a disputé trois chronos dont deux sur le Giro en mai pour une victoire et une deuxième place derrière le spécialiste italien Filippo Ganna sur un profil assez similaire à celui de vendredi.

Pour Jonas Vingegaard, ce contre-la-montre sera un premier test après avoir suivi l’attaque de son rival dimanche dernier dans les pentes de la côte de San Luca mais calé dans le col du Galibier mardi.

Il dispute sur la Grande Boucle sa première course depuis qu’il a été victime sur le Tour du Pays basque en avril d’une fracture de la clavicule et de plusieurs côtes ainsi que d’une contusion pulmonaire et d’un pneumothorax. Il a passé douze jours à l’hôpital et n’a repris l’entraînement en extérieur que le 7 mai.

Le contre-la-montre, où le matériel est spécifique et la position aérodynamique particulièrement importante, nécessite un travail régulier. Sur les quatre chronos disputés depuis son coup de force réussi l’an passé grâce notamment à une fine reconnaissance du parcours en amont, Jonas Vingegaard n’en a gagné aucun.

Deuxième au général à 45 secondes de Tadej Pogacar, le Belge Remco Evenepoel, champion du monde en titre de la spécialité, pourra tirer son épingle du jeu et confirmer sa bonne forme entrevue depuis le départ de Florence (Italie).

S’il est déterminant, ce contre-la-montre ne devrait pas être aussi décisif que celui de la dernière étape, 33,7 kilomètres avec 650 mètres de dénivelé positif entre Monaco et Nice.

La dernière fois que le Tour de France s’était conclu par un chrono, en 1989, l’Américain Greg LeMond avait privé le Français Laurent Fignon de la victoire finale pour huit secondes seulement.

(Reportage de Vincent Daheron)

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