Allemagne: L’économie renoue avec la croissance au deuxième trimestre avec la reprise de la consommation
par Michael Nienaber
BERLIN (Reuters) – L’Allemagne, qui a renoué avec la croissance économique au deuxième trimestre, a vu son produit intérieur brut (PIB) progresser davantage que prévu avec une nette reprise de la consommation des ménages, combinée à une hausse de la dépense publique liée au stimulus budgétaire post-crise financé par la dette.
Selon les données publiées mardi par l’Office fédéral de la statistique (Destatis), le PIB de l’Allemagne a progressé de 1,6% sur la période avril-juin par rapport au trimestre précédent, contre une hausse de 1,5% annoncée en première estimation.
Ce redémarrage de la première économie de la zone euro fait suite à une contraction dont l’ampleur a été révisée à 2% au premier trimestre.
Sur un an, en données ajustées des variations saisonnières et des jours ouvrables, le PIB allemand affiche une croissance de 9,4%, l’activité économique du pays restant ainsi 3,3% en deçà de son niveau de fin 2019, avant l’émergence de la crise sanitaire liée au COVID-19.
En hausse de 3,2% au cours du deuxième trimestre, la consommation des ménages a contribué à hauteur de 1,6 point de pourcentage à la croissance globale.
Les Allemands ont financé leurs dépenses de consommation en puisant dans l’épargne accumulée pendant les périodes de confinement: le taux d’épargne est retombé à 16,3%, après avoir atteint un niveau record au premier trimestre, à 22%.
La consommation publique a quant à elle progressé de 1,8%, avec une contribution à la croissance du PIB s’élevant à 0,4 point.
Avec les dépenses publiques engagées pour amortir l’impact de la crise sanitaire sur l’économie, financées par un programme d’emprunts sur les marchés sans précédent, le déficit budgétaire s’est creusé à 80,9 milliards d’euros, a également annoncé Destatis mardi.
Au total, le déficit public de l’Allemagne s’établit à 4,7% du PIB, à un plus haut de 26 ans, une situation décrite par Carsten Brzeski, économiste d’ING Bank, comme « le revers de la médaille du rétablissement rapide de l’économie ».
Le programme de relance budgétaire lancé par l’Etat fédéral pour soutenir l’économie devrait lui permettre de retrouver son niveau d’avant-crise d’ici la fin de l’année, mais laissera une lourde charge en héritage au gouvernement qui émergera des élections fédérales de septembre, a estimé Carsten Brzeski.
A titre de comparaison, au deuxième trimestre, le PIB a progressé en moyenne de 2% dans la zone euro et a également augmenté dans les autres principales économies du bloc, qu’il s’agisse de la France (+0,9%), de l’Italie (+2,7%) ou de l’Espagne (+2,8%).
(Reportage Michael Nienaber, version française Blandine Hénault et Myriam Rivet, édité par Blandine Hénault)