Afghanistan: Les taliban célèbrent un an de pouvoir sur fond de pauvreté croissante
KABOUL (Reuters) – Les taliban ont marqué lundi leur première année au pouvoir en Afghanistan par de petites célébrations, alors que le pays est confronté à une pauvreté croissante, à la sécheresse, à la malnutrition et l’exclusion des femmes du développement du pays.
Quand les évangéliques sont attaqués, calomniés ou traités avec mépris par les médias traditionnels, un silence de notre part ne serait pas chrétien. Une telle attitude montrerait un renoncement suspect à se faire respecter et à exiger des médias mondains un tel respect. Ensemble, faisons du Journal Chrétien un contre-pouvoir d'influence.
Des coups de feu ont résonné à Kaboul où des combattants se sont rassemblés, brandissant le drapeau noir et blanc des taliban pour marquer l’année écoulée.
« Ce jour est celui de la victoire de la vérité sur le mensonge et celui du salut et de la liberté de la nation afghane », a déclaré le porte-parole des taliban, Zabihoullah Moujahid, dans un communiqué.
Le pays apparaît relativement plus sécurisé qu’à l’époque où les taliban affrontaient ouvertement les forces étrangères dirigées par les États-Unis et leurs alliés afghans, même si une branche locale de l’État islamique a perpétré plusieurs attentats.
Cette sécurité relative ne peut cependant pas masquer l’ampleur du défi que les taliban doivent relever pour mettre l’Afghanistan sur la voie de la croissance et de la stabilité.
L’économie afghane subit d’énormes pressions liées en grande partie à l’isolement du pays, les gouvernements étrangers refusant de reconnaître ses dirigeants.
L’aide au développement, dont dépendait le pays, a été coupée, la communauté internationale exigeant des taliban le respect des droits des Afghans, notamment des filles et des femmes dont l’accès au travail et à l’éducation a été restreint.
Les taliban exigent le retour de 9 milliards de dollars d’avoirs de la banque centrale détenus à l’étranger, mais les pourparlers avec les États-Unis se heurtent à des obstacles. Washington demande notamment le départ du numéro deux de la banque centrale afghane, sous le coup de sanctions.
Les taliban refusent de céder à ces exigences, affirmant qu’ils respectent les droits de tous les Afghans dans le cadre de leur interprétation de la loi islamique.
Jusqu’à un revirement majeur de la position de l’un ou l’autre camp, aucune solution immédiate ne se dessine pour contrer la flambée des prix, la hausse du chômage et la malnutrition qui devrait s’aggraver avec l’arrivée de l’hiver.
« Nous nous dirigeons tous vers l’obscurité et le malheur », a déclaré Amena Arezo, une médecin de la province de Ghazni dans le sud-est du pays. « Le peuple n’a pas d’avenir, surtout les femmes ».
PLUS DE LA MOITIÉ DE LA POPULATION EN SITUATION DE PAUVRETÉ
Environ 25 millions d’Afghans vivent aujourd’hui dans la pauvreté, soit bien plus de la moitié de la population. Les Nations unies estiment par ailleurs que jusqu’à 900.000 emplois pourraient être perdus cette année en raison de la stagnation de l’économie.
Fatima, habitante de la province de Herat, dans l’ouest du pays, a déclaré avoir constaté une amélioration au niveau de la sécurité au cours de l’année écoulée, mais a noté avec consternation que les écoles pour filles sont fermées et un manque de possibilités d’emploi pour les femmes.
Comme de nombreux Afghans, elle a demandé que seul son prénom soit utilisé par crainte de représailles.
Au cours du dernier règne des taliban en Afghanistan, à la fin des années 1990, les femmes étaient interdites de travail, les filles n’avaient pas le droit de scolarité et la stricte loi islamique était appliquée de manière brutale, notamment par des exécutions publiques.
La présence de la société civile et des médias indépendants s’est également réduite, nombre ayant quitté le pays. La mission des Nations unies en Afghanistan a déclaré dans un récent rapport que le groupe limitait la dissidence en arrêtant des journalistes, des militants et des manifestants.
Ces affirmations ont été rejetées par un porte-parole des taliban selon lequel les arrestations arbitraires n’étaient pas autorisées.
L’administration du pays continue d’être considérée comme un gouvernement intérimaire ou une autorité de facto avec des ministres intérimaires, dont les décisions peuvent être annulées par le chef spirituel suprême du groupe, installé dans la ville de Kandahar, dans le sud du pays.
Certains experts légaux affirment être confrontés à un manque de clarté quant à l’interprétation et à l’application de la charia (loi islamique).
« Le problème le plus évident est qu’il n’y a pas d’uniformité de la loi », a déclaré Zalmai Nichat, un expert constitutionnel afghan et ancien conseiller au gouvernement.
« Maintenant, c’est au gré des caprices du chef taliban à Kandahar et aussi au gré des caprices de ceux qui dirigent en son nom (…) c’est ça le problème, c’est l’imprévisibilité ».
(Reportage Mohammad Yunus Yawar et Charlotte Greenfield ; version française Dagmarah Mackos, édité par Kate Entringer)
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Quand les évangéliques sont attaqués, calomniés ou traités avec mépris par les médias traditionnels, un silence de notre part ne serait pas chrétien. Une telle attitude montrerait un renoncement suspect à se faire respecter et à exiger des médias mondains un tel respect.
Lorsque les pasteurs et les églises évangéliques sont attaqués, le critère de la solidarité chrétienne doit jouer. Comment nous dire membres du Corps du Christ si nous restons indifférents à la persécution de certains d’entre nous, souvent réduits au silence et incapables de faire valoir leurs droits ou, tout simplement, de se faire respecter comme chrétiens ou communautés évangéliques ?
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