12 à 18 ans de prison pour les principaux accusés du procès de l’attentat de Nice
par Caroline Pailliez
PARIS (Reuters) – Les trois principaux accusés dans le procès de l’attentat de Nice du 14 juillet 2016 ont été condamnés mardi par la cour d’assises spéciale à des peines de réclusion allant de 12 ans à 18 ans.
Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud, tous deux condamnés à 18 ans de prison, ont été reconnus coupables d' »association de malfaiteurs terroriste ». Ramzi Arefa, qui écope de 12 ans de prison, a été reconnu coupable d' »association de malfaiteurs ».
« C’était un soulagement pour moi qu’ils aient été reconnus tous les deux (coupables d’association de malfaiteurs terroriste). Une libération, une reconnaissance, aussi », a déclaré Caroline Villani, qui a perdu dans l’attentat quatre membres de sa famille. « Ça ne fera pas revenir ma famille (…) mais ce sont de petites victoires qui font du bien. »
Au total, huit personnes, sept hommes et une femme, comparaissaient depuis le 5 septembre à Paris pour l’attaque qui avait fait 86 morts et quelque 450 blessés le soir du feu d’artifice à Nice.
Des peines d’emprisonnement de deux à huit ans ont été prononcées à l’encontre des cinq autres prévenus, dont trois sont frappés d’une interdiction définitive du territoire français.
« C’est une décision d’une extraordinaire sévérité et que on a le sentiment que tous les principes du droit pénal ont été bafoués », a réagi Vincent Brengarth, avocat de Mohamed Ghraieb.
« Il n’a pas vendu d’arme, il n’a pas servi de financier à l’opération, il n’a pas servi de soutien logistique à l’attentat, sur la base de quoi on condamne ? », a-t-il ajouté.
Aucun des prévenus n’était accusé d’avoir joué un rôle de premier plan dans l’attaque menée par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, Tunisien de 31 ans qui a semé la mort sur la Promenade des Anglais au volant d’un camion de 19 tonnes. Il avait été abattu par la police.
Les huit condamnés ont désormais dix jours pour faire appel.
« Le fait qu’il y ait une condamnation supérieure aux réquisitions pour deux des accusés, dont un est libre puisqu’il est venu librement à la cour, c’est une bonne justice », a commenté Catherine Szwarc, avocate qui représente 50 victimes.
« On se rend compte d’une chose: sans arme, sans préparation, sans aide, sans argent, sans motivation, il n’y a pas d’attentat. Chaque petite aide permet à l’attentat d’être commis (…) et c’est ce qui est dit finalement à travers ces condamnations qui vont au-delà des réquisitoires. »
(Reportage Caroline Pailliez, avec la contribution de Tangi Salaün et Bertrand Boucey, édité par Sophie Louet et Jean Terzian)
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