Attaque au couteau à Romans-sur-Isère: une enquête antiterroriste ouverte
Une attaque au couteau a fait deux morts et cinq blessés samedi matin à Romans-sur-Isère, dans le département de la Drôme, a déclaré le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner. Le Parquet national antiterroriste a annoncé en début de soirée s’être saisi de l’enquête, les premiers éléments laissant penser que le suspect, un homme d’origine soudanaise né en 1987, était radicalisé.
Un demandeur d’asile soudanais âgé de 33 ans a attaqué au couteau, samedi 4 avril dans la matinée, plusieurs personnes qui faisaient la queue devant une boulangerie dans le centre de Romans-sur-Isère. Le bilan provisoire fait état de deux morts et cinq blessés.
Arrestation et garde à vue
La maire de la commune, Marie-Hélène Thoraval, a confirmé ce premier bilan en précisant à Reuters que « l’assaillant a été interpellé et qu’il est légèrement blessé ». Il a été arrêté alors qu’il « se trouvait à genoux sur un trottoir priant en langue arabe » et placé en garde à vue ainsi qu’une de ses connaissances, a précisé le Parquet national antiterroriste (PNAT).
L’attaque s’est déroulée dans la matinée dans plusieurs commerces devant lesquels les clients faisaient la queue avant d’être servis en raison des règles de précaution liées au coronavirus, et dans la rue.
Après avoir fait une première victime dans un premier magasin, l’homme a poursuivi son chemin et est entré dans une boucherie, où il s’est saisi d’un second couteau et a fait une seconde victime, a dit la maire. La police a demandé à tous les commerçants de fermer leurs magasins.
Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a déclaré de son côté que la Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ) de Lyon était mobilisée sous l’autorité de la justice « pour établir la nature et les circonstances de cet acte odieux. »
Enquêter antiterroriste ouverte
L’enquête initiale a été confiée à la direction inter-régionale de la police judiciaire de Lyon.
« Les premières investigations ont mis en évidence un parcours meurtrier déterminé de nature à troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur. En outre, lors de la perquisition réalisée à son domicile, ont été retrouvés des documents manuscrits à connotation religieuse dans lesquels l’auteur des lignes se plaint notamment de vivre dans un pays de mécréants », déclare le Pnat dans son communiqué.
Le Parquet national antiterroriste a par conséquent décidé de se saisir des faits, ouvrant une enquête « des chefs d’assassinats et tentatives d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteur terroriste criminelle », indique le communiqué.
D’après un témoin, l’assaillant aurait crié « Allah Akbar » en commettant son attaque, ce que les enquêteurs n’ont pas confirmé à ce stade. D’après d’autres témoins interrogés par téléphone, il aurait frappé au hasard et à plusieurs endroits en se déplaçant sur la place Jean-Jaurès.
Selon des sources proches de l’enquête, il aurait obtenu le droit d’asile en France en 2017. Il ne serait pas connu des services de police.
Christophe Castaner, qui s’est rendu à Romans-sur-Isère dans l’après-midi, avait évoqué un « parcours terroriste » du suspect avant même que le Pnat ne décide de retenir cette qualification.
« Toute la lumière sera faite sur cet acte odieux qui vient endeuiller notre pays déjà durement éprouvé ces dernières semaines », a réagi le président de la République Emmanuel Macron dans un tweet.
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