Zone euro: La stagnation du PIB au T4 augure d’une année 2025 faible
FRANCFORT (Reuters) – L’économie de la zone euro a stagné au quatrième trimestre, les consommateurs inquiets ayant limité leurs dépenses, ce qui fait craindre que la reprise tant attendue ne soit encore retardée, montre la première estimation du produit intérieur brut (PIB) publiée jeudi par Eurostat.
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Le PIB des 20 pays partageant l’euro est demeuré inchangé en octobre-décembre par rapport aux trois mois précédents, contre une hausse de 0,4% au troisième trimestre. Sur un an, la croissance ressort à 0,9%, un rythme identique à celui du troisième trimestre.
Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une progression de 0,1% sur le trimestre et de 1% sur un an.
Sur l’année 2024, le PIB de la zone euro a progressé de 0,7%, ajoute Eurostat.
La croissance dans la zone euro a été anémique au cours des deux dernières années, l’industrie étant en profonde récession en raison des coûts élevés de l’énergie, les gouvernements ayant peu de liquidités à dépenser et les ménages épargnant davantage, ce qui a nui à la consommation.
En Allemagne, l’économie a reculé de 0,2% au quatrième trimestre par rapport au trimestre précédent, un chiffre ayant surpris le consensus à la baisse, tandis que le PIB français s’est érodé de 0,1% d’octobre à décembre.
Cette tendance à l’affaiblissement s’est accélérée ces derniers mois, en raison notamment des inquiétudes liées au ralentissement du marché du travail et aux risques de guerre commerciale avec les États-Unis.
Ce sentiment négatif est en fait l’une des principales raisons pour lesquelles il est presque certain que la BCE réduira ses taux d’intérêt pour la quatrième réunion consécutive jeudi.
La croissance de la zone euro devrait s’accélérer jusqu’en 2025 et augmenter en 2026 pour atteindre ce que l’on appelle le « potentiel », c’est-à-dire l’état stable sans mesures de relance et sans générer d’inflation excessive.
Le problème est que ce taux n’est que d’environ 1,4%, bien en dessous des 1,8%-1,9% estimés pour les États-Unis, ce qui suggère que la zone euro continuera à être à la traîne de la plus grande économie du monde dans les années à venir.
Les décideurs politiques ont en outre surestimé la résistance des consommateurs. Bien que les ménages aient récupéré l’épargne perdue en raison de la poussée des prix, ils s’inquiètent de plus en plus des pertes d’emploi, ce qui rend peu probable une reprise significative des dépenses.
(Balazs Koranyi; rédigé par Corentin Chappron et Diana Mandia, édité par Augustin Turpin)