Wall Street vue en ordre dispersé, l’Europe attend la BCE
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en ordre dispersé jeudi avec un Nasdaq qui devrait bénéficier d’achats à bon compte sur les valeurs technologiques et des résultats de TSMC, tandis que les Bourses européennes sont dans le vert à mi-séance, tirées par le compartiment de l’énergie, en attendant les décisions de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,15% pour le Dow Jones, mais une hausse de 0,14% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,41% pour le Nasdaq au lendemain d’une séance marquée par l’effondrement des titres technologiques dans la crainte d’une aggravation des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.
À Paris, le CAC 40 prend 0,58% à 7.614,95 vers 11h15 GMT. À Francfort, le Dax avance de 0,25% et à Londres, le FTSE s’octroie 0,67%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 progresse de 0,34%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,30% et le Stoxx 600 de 0,37%.
La tendance positive en Europe est soutenue par le secteur du pétrole et du gaz (+0,79%), qui compense un nouveau repli de la « tech » (-0,02%). Ce dernier indice a enregistré mercredi une perte de 4,4%, sa pire séance depuis décembre 2022, à la suite d’une information selon laquelle les Etats-Unis envisagent de durcir les restrictions sur les exportations de technologies de semi-conducteurs avancées vers la Chine.
« Il y a aussi en Europe cette inquiétude selon laquelle une administration américaine sous Donald Trump pourrait affecter davantage l’environnement commercial international (…) et c’est une inquiétude qui va au-delà d’ASML (-0,73%) et des valeurs liées aux puces », explique Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.
Outre les craintes géopolitiques, les investisseurs ont surtout le regard tourné vers la réunion de politique monétaire de la BCE qui devrait déboucher sur un statu quo sur les taux après la première baisse décidée en juin. La principale inconnue porte sur le rythme de l’assouplissement monétaire d’ici la fin de l’année et le marché espère que les propos de Christine Lagarde, la présidente de la BCE, fourniront des indices en ce sens.
Les responsables de la BCE n’ayant pas rejeté les attentes actuelles du marché, Luca Pennarola, économiste chez BNP Paribas, a déclaré que « sauf choc », septembre est la date privilégiée pour la prochaine baisse des taux de l’institution de Francfort.
Sa collègue Mariana Monteiro souligne qu’il faudra surveiller si la décision de ce jeudi a été prise à l’unanimité au regard des opinions divergentes sur la qualité de la reprise économique en zone euro et de l’existence de poches d’inflation tenace. LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Taiwan Semiconductor Manufacturing (TSMC) (+3,6% en avant-Bourse), qui a relevé sa prévision de chiffre d’affaires pour le troisième trimestre sur fond de forte demande dans l’intelligence artificielle (IA) devrait soutenir l’indice des semi-conducteurs qui a connu mercredi sa pire séance en quatre ans. Le groupe des « Sept magnifiques » (Apple, Nvidia, Meta Platforms, Tesla et Amazon, Microsoft, Tesla) devraient rebondir de 0,4% à 3,3% à l’ouverture.
Netflix doit pour sa part publier ses résultats après la clôture.
VALEURS EN EUROPE Publicis prend 3,75% à la faveur du relèvement de son objectif de croissance organique pour cette année.
Maurel et Prom avance de 2,85% après l’annonce d’une hausse de 37% de son chiffre d’affaires au premier semestre.
Nokia chute de 5,23%, le groupe finlandais ayant accusé une baisse de 32% de son bénéfice au deuxième trimestre, plombé par la faible demande d’équipements 5G.
Volvo grimpe de 6,34%, le constructeur suédois de poids lourds ayant fait état d’une hausse plus importante que prévu de son bénéfice d’exploitation trimestriel.
Le groupe suisse d’ingénierie ABB plonge de 5,78% après un deuxième trimestre mitigé, entraînant dans sa chute Schneider Electric (-1,75%), lanterne rouge du CAC 40.
TAUX Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans monte de d’environ quatre points de base, à 4,1846%, mais il est reste proche d’un creux depuis mi-mars alors que le marché continue de tabler sur une première baisse des taux de la Réserve fédérale (Fed) en septembre.
A l’approche des décisions de la BCE, le rendement du Bund allemand à dix ans prend environ deux points de base, à 2,444% après être tombé mercredi à un plus bas de trois semaines, à 2,408%.
« Notre scénario de référence reste une BCE qui réitère une approche dépendante des données, ce qui signifie qu’il n’y aura pas d’indications prospectives en vue d’une baisse en septembre », écrivent les analystes d’ING dans une note.
CHANGES Le dollar s’affermit jeudi de 0,13% face à un panier de devises de référence, dont l’euro qui se traite à 1,0931 dollar (-0,05%).
La livre sterling recule de 0,18% à 1,0931 dollar alors que des données officielles ont montré une modération des pressions salariales en Grande-Bretagne, ce qui préserve la possibilité d’une première baisse des taux directeurs de la Banque d’Angleterre (BoE) en août.
PÉTROLE
Les cours pétroliers sont volatils jeudi après la hausse de la veille, les investisseurs peinant à arbitrer entre les signaux économiques défavorables en provenance de Chine et la baisse plus importante que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis.
Le Brent, un temps en hausse, recule désormais de 0,14% à 84,96 dollars le baril, tandis que le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) abandonne 0,05% à 82,81 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)
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