Wall Street en net repli alors que la Fed reste prudente sur les taux
par Stephen Culp
NEW YORK (Reuters) – La Bourse de New York a fini en nette baisse mercredi après la fin de la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a laissé ses taux inchangés, comme attendu, mais a suggéré qu’une première baisse n’était pas imminente, douchant l’espoir d’un virage plus accommodant dans sa politique monétaire dès mars.
L’indice Dow Jones a cédé 0,82%, ou 317,01 points, à 38.150,30 points.
Le S&P-500, plus large, a perdu 79,32 points, soit 1,61%, à 4.845,65 points.
Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 345,88 points (2,23%) à 15.164,01 points.
Les trois principaux indices de Wall Street étaient déjà en repli avant le communiqué de la banque centrale américaine, du fait de la faiblesse des grandes valeurs technologiques et d’autres titres du secteur à la suite des résultats décevants publiés la veille au soir par Alphabet.
Ils ont continué de décliner au fur et à mesure de la conférence de presse du patron de la Fed, Jerome Powell, qui a souligné que l’institution voulait des certitudes supplémentaires sur l’inflation pour réduire les taux, excluant une première baisse en mars.
« Il n’y a aucune surprise dans le communiqué de la Fed », a commenté Oliver Pursche, vice-président de Wealthspire Advisors, à New York. « Des hausses supplémentaires des taux semblent hors de question, ce qui est positif, mais les investisseurs devraient s’attendre à (des taux) plus élevés plus longtemps alors que nous sommes toujours un peu éloignés des données économiques qui pousseraient la Fed à baisser les taux ».
La Fed a maintenu son taux directeur à 5,25%-5,50% pour la quatrième réunion consécutive, dans un contexte de ralentissement graduel de l’inflation et de résilience de l’économie américaine.
Mais en indiquant dans son communiqué qu’elle attendait d’avoir « davantage confiance » sur le déclin de l’inflation pour effectuer une baisse des taux, la banque centrale américaine a porté un coup aux marchés, qui misaient récemment sur une première baisse des taux dès le mois de mars.
« La bonne nouvelle est que nous pouvons oublier un quelconque resserrement supplémentaire », a noté Art Hogan, stratégiste en chef de B. Riley Wealth, à New York. « La mauvaise nouvelle est que le moment d’une baisse des taux a été repoussé au-delà de ce qui semblait un consensus ».
En dépit de leur recul du jour, les principaux indices de Wall Street enregistrent une hausse au niveau mensuel.
Des données économiques publiées dans la journée laissent penser à des pressions moins fortes sur le marché du travail américain, ce que la Fed considère comme une condition indispensable pour ramener l’inflation à son objectif de 2%.
Les onze secteurs majeurs du S&P-500 ont fini la séance dans le rouge, les services de communication et les technologies ayant subi les plus fortes baisses.
Parallèlement à la réunion de la Fed, la semaine est animée par la saison des résultats trimestriels, qui gagne en intensité. Sur les 176 entreprises ayant déjà publié leurs résultats, 80% ont battu les attentes, selon des données LSEG.
Les analystes anticipent désormais une croissance des chiffres d’affaires des entreprises du S&P-500 de 6,1% sur un an, contre 4,7% initialement.
Après avoir publié la veille après-clôture des ventes publicitaires trimestrielles décevantes et dit anticiper une hausse des investissements liés à l’intelligence artificielle (IA), Alphabet a décliné de 7,5%.
S’il a aussi annoncé des coûts accrus pour développer des fonctionnalités utilisant l’IA, Microsoft a progressé de 2,7% après avoir fait état de résultats trimestriels supérieurs aux attentes.
(version française Jean Terzian)
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