Wall Street en hausse après la décision attendue de la Fed
par Sinéad Carew et Amruta Khandekar
(Reuters) – La Bourse de New York a fini en hausse mercredi, à l’issue d’une séance mouvementée, alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé comme attendu maintenir inchangés ses taux d’intérêt et que les commentaires de son président ont rassuré les investisseurs, même s’il n’a pas écarté la possibilité de hausses supplémentaires.
L’indice Dow Jones a gagné 0,67%, ou 221,71 points, à 33.274,58 points.
Le S&P-500, plus large, a pris 44,06 points, soit 1,05%, à 4.237,86 points.
Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 210,23 points (1,64%) à 13.061,47 points.
Au cours d’une conférence de presse consécutive au communiqué de la Fed annonçant sa décision, le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, a déclaré que les responsables de l’institution n’étaient pas encore totalement convaincus que le resserrement monétaire était suffisant pour ramener l’inflation au niveau qu’ils souhaitent.
Perdant une partie de leurs gains alors que Jerome Powell commençait à s’exprimer devant les journalistes, les principaux indices de Wall Street sont rapidement repartis à la hausse, à l’approche de la fin de la séance.
Cela s’explique par le faut que le patron de la Fed n’est pas apparu « complètement conservateur », comme ce fut le cas lors de précédentes conférences de presse, a commenté Michael James, directeur de Wedbush Securities, à Los Angeles.
« Il n’a pas été aussi assertif à propos du ‘plus élevé plus longtemps’, comme il l’avait été dans le passé. C’est l’élément sur lequel les spéculateurs vont se focaliser, quand bien même (Powell) a indiqué que la Fed avait toujours du chemin à parcourir pour atteindre son objectif » d’inflation de 2%, a déclaré Michael James.
Ellen Hazen, stratégiste en chef chez F.L.Putnam Investment Management, dans le Massachusetts, a indiqué pour sa part qu’il était « difficile de dire si nous nous trouvons à la fin » du cycle de hausse des taux, que la Fed a entamé en mars 2022 afin d’enrayer l’inflation galopante.
« La Fed veut vraiment garder la porte ouverte pour des hausses supplémentaires en décembre ou l’année prochaine. Elle a modifié un peu sa rhétorique, reflétant notamment son analyse que l’économie est plus solide qu’elle ne l’était précédemment », a-t-elle déclaré.
Avant le communiqué de la Fed, les principaux indices de Wall Street avaient enregistré des gains dans le sillage du repli des rendements obligataires, le département américain du Trésor ayant annoncé qu’il allait ralentir le rythme des adjudications de ses titres de dette sur la période novembre-janvier et qu’il aurait besoin ensuite de trois mois supplémentaires pour atteindre ses objectifs financiers.
Les investisseurs ont aussi gardé un oeil attentif sur les résultats trimestriels, dont la saison est entrée dans sa seconde moitié.
Si 79,7% des 310 entreprises du S&P-500 ayant communiqué leurs résultats ont dépassé les attentes, selon des données LSEG, les investisseurs ont été déçus par certains résultats mitigés et par des prévisions pour le trimestre en cours.
Neuf des onze secteurs majeurs du S&P-500 ont fini dans le vert, dont les technologies de l’information, en hausse de 2%. L’énergie a reculé de 0,3%.
Côté valeurs, Estee Lauder a plongé de 18,9% après que le groupe a revu à la baisse sa prévision de bénéfice annuel.
Paycom Software a dégringolé de 38,5% dans le sillage d’attentes décevantes pour le quatrième trimestre. Match Group a reculé de 15,3% après avoir dit s’attendre à un chiffre d’affaires trimestriel inférieur aux attentes sur la période octobre-décembre.
(version française Jean Terzian)