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Wall Street chute après le discours de Powell à Jackson Hole

NEW YORK (Reuters) – La Bourse de New York a fini en forte baisse vendredi après des propos de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, laissant entendre que la banque centrale américaine allait poursuivre encore un certain temps sa politique de resserrement monétaire pour maîtriser l’inflation.

L’indice Dow Jones a reculé de 3,03%, ou 1.008,38 points, à 32.283,4 points.

Le S&P-500, plus large, a perdu 141,38 points, soit 3,37%, à 4.057,74 points.

Le Nasdaq Composite a plongé de son côté de 497,56 points (-3,94%) à 12.141,71 points, signant sa pire séance depuis le 16 juin.

Sur la semaine, les trois indices new-yorkais abandonnent entre 4 et 4,5%.

Lors de son discours prononcé à l’occasion du symposium des banques centrales à Jackson Hole, Jerome Powell a déclaré qu’une politique monétaire restrictive serait nécessaire « pendant un certain temps » avant que l’inflation ne soit maîtrisée, ce qui ne va peser sur les ménages, les entreprises et la croissance économique.

Le président de la Fed n’a donné aucune indication sur les décisions qui pourraient être prises lors de la réunion de la banque centrale en septembre, mais les contrats à terme sur les taux d’intérêt suggéraient après son discours une probabilité de 56,5% d’une nouvelle hausse de taux de 75 points de base, contre 46,5% avant sa prise de parole.

Jerome Powell a par ailleurs relativisé l’annonce en début d’après-midi d’un ralentissement de l’indice des prix à la consommation PCE en juillet, réaffirmant que l’amélioration d’un seul mois est insuffisante pour se convaincre d’un reflux de l’inflation.

« Les données historiques mettent fermement en garde contre un assouplissement prématuré de la politique », a-t-il déclaré. « Nous devons continuer jusqu’à ce que le travail soit fait. »

Pour certains analystes, la récente hausse des marchés qui tablaient sur un assouplissement de la stratégie de la Réserve fédérale était prématurée.

« La Fed n’aime pas le fait que le marché intègre déjà des baisses de taux, elle veut que l’on croit qu’elle va resserrer et resserrer jusqu’à ce que le tuyau grince (…) il se pourrait que le marché se rende compte que la Fed n’est pas derrière lui et ne le sera pas tant que les données ne changeront pas », a commenté Neil Wilson, analyste chez Markets.com.

Les valeurs technologiques ont été particulièrement affectées par le changement d’ambiance à Wall Street, à commencer par Nvidia (-8,9%) et Amazon (-4,6%) qui avaient été les plus recherchées les jours précédents.

Meta Platforms, Alphabet, la maison mère de Google, et Block n’ont pas été mieux servies, perdant entre 4,1 et 7,5%.

Le groupe informatique Dell Technologies a été encore plus chahuté, chutant de 13,5% à la suite de prévisions décevantes.

Alibaba et JD.com, qui avaient ouvert en nette hausse à la faveur d’un accord entre les régulateurs chinois et américain concernant l’audit des entreprises chinoises cotées à Wall Street, n’ont pas davantage résisté au retournement tendance, cédant finalement autour de 2%.

Quant au groupe de mode Gap, il n’a pas tiré longtemps avantage de la publication d’un bénéfice trimestriel inattendu, reculant de 1,8% après avoir ouvert nettement dans le vert.

« Le marché a réagi de manière négative parce que si vous regardez les attentes quant à l’évolution des taux cette année et l’année prochaine, le marché anticipait que la Fed lèverait le pied l’année prochaine et rien de ce que Powell a dit ne suggère que ce sera le cas », a souligné Lindsey Bell, stratège en chef marchés chez Ally.

(Reportage de David French, version française Tangi Salaün)

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