Wall Street attendue sans tendance, l’Europe baisse un peu
par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) – Wall Street devrait ouvrir sans tendance bien affirmée et les Bourses européennes cèdent du terrain vendredi pour la dernière séance d’une semaine marquée par l’attentisme des investisseurs avant les réunions de la Réserve fédérale et la Banque centrale européenne dans quelques jours.
Les « futures » sur indices new-yorkais signalent une ouverture en repli de 0,22% pour le Dow Jones, de 0,11% pour le Standard & Poor’s-500 et une progression de seulement 0,01% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 perd 0,35% à 7.196,57 vers 11h09 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,3% et à Londres, le FTSE 0,42%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,34%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,33% et le Stoxx 600 de 0,37%.
Les séances se suivent et se ressemblent depuis plusieurs jours, les investisseurs faisant preuve de prudence en attendant les annonces de politique monétaire de la Fed surtout (mercredi) et de la BCE (jeudi).
Le scénario – espéré – d’une pause de la banque centrale américaine est privilégié par une majorité des observateurs, néanmoins le risque d’une nouvelle augmentation des taux n’est pas exclu.
Les banques du Canada et d’Australie ont bien déjoué les attentes en relevant leur taux directeur, face au niveau trop élevé de l’inflation. Pour cette même raison, il est largement attendu que la BCE opte pour une nouvelle hausse d’un quart de point.
« Notre point de vue sur la Fed est qu’elle veut faire une pause (…) Nous nous attendons cependant à ce qu’elle garde la porte ouverte pour une hausse en juillet », a déclaré Mohit Kumar chez Jefferies.
« La BCE est dans une position légèrement différente car nous ne pensons pas qu’elle se trouve encore dans un ‘territoire suffisamment restrictif’. Nous prévoyons un relèvement en juin et en juillet ; cela devrait marquer la fin du cycle actuel de hausse », a ajouté le stratège.
VALEURS EN EUROPE
Le groupe britannique Croda, spécialisé dans les produits chimiques, chute de 12,82%, à son plus bas niveau depuis près de trois ans, après une prévision annuelle de profits avant impôts inférieure aux attentes.
Dans son sillage, l’indice sectorielle perd 2% ; Bayer, BASF, Givaudan et Symrise reculent de 1,48% à 4,82%.
Vivendi perd 2,38% après l’annonce de sa sortie prochaine du CAC 40, dans lequel sera intégré Edenred (+0,33%).
Du côté du SBF 120, Dassault Systèmes recule de 1,43%, en raison d’un objectif de bénéfice net par action à moyen terme légèrement moins bon que prévu, et Scor s’adjuge 4,77%, le groupe ayant annoncé qu’Augustin de Romanet assurait l’intérim de sa présidence à la suite du décès de Denis Kessler.
A Milan, Monte dei Paschi abandonne 4,47%, la rivale BPER Banca s’étant dite pas du tout intéressée par une fusion avec l’établissement toscan.
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans, à 3,7549%, efface une partie des pertes de la veille qui ont suivi l’annonce d’une augmentation plus importante que prévu du nombre d’inscriptions au chômage aux Etats-Unis.
Le dix ans allemand est quasi-stable, à 2,417%.
CHANGES
Le dollar s’apprécie de 0,18% contre les autres grandes devises, dont l’euro qui s’affiche à 1,076.
La livre turque, continuant sa descente, a touché un nouveau plus bas à 23,53 pour un dollar, malgré la nomination par le président Recep Tayyip Erdogan de Hafize Gaye Erkan à la tête de la banque centrale du pays, une ancienne dirigeante chez First Republic et Goldman Sachs partisane d’un retour à l’orthodoxie financière.
PÉTROLE
Le marché du pétrole progresse légèrement mais devrait rester stable sur la semaine, du fait de l’inquiétude sur la demande et de la réduction à venir de la production saoudienne.
Le Brent gagne 0,25% à 76,15 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,24% à 71,46 dollars.
(Laetitia Volga, édité par Kate Entringer)