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UniCredit a approché Commerzbank pour discuter d’une potentielle fusion, selon une source

FRANCFORT/MILAN (Reuters) – Le directeur général de la banque italienne UniCredit, Andrea Orcel, a contacté mercredi Commerzbank afin d’explorer une potentielle fusion entre les deux établissements, a déclaré une source familière du dossier.

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Plus tôt dans la journée, la banque italienne a dit avoir racheté une participation de 9% dans sa concurrente à la surprise de l’Allemagne – un mouvement qui pourrait annoncer d’autres rapprochements au sein de l’industrie bancaire européenne.

« UniCredit effectuera les démarches réglementaires pour pouvoir dépasser potentiellement 9,9% de parts de Commerzbank si et quand cela s’avèrera nécessaire », a précisé la société milanaise dans un communiqué.

Cette déclaration laisse à penser que la direction d’Unicredit envisage de prendre le contrôle de la banque allemande dans la banque allemande.

Un porte-parole de Commerzbank, dont le conseil d’administration doit se réunir plus tard mercredi pour discuter de l’opération d’UniCredit, n’a ni confirmé ni nié une approche d’Andrea Orcel.

UniCredit a refusé de commenter.

La banque italienne a acheté près de la moitié des actions à l’État allemand, qui cherche à réduire sa participation dans le groupe après l’avoir renfloué pendant la crise financière des années 2000, et le reste sur le marché, a indiqué le groupe italien dans un communiqué.

L’agence financière du gouvernement allemand a pour sa part précisé mercredi que la banque italienne avait acquis auprès d’elle une participation de 4,49% dans Commerzbank pour 702 millions d’euros.

Unicredit a proposé une « surenchère significative » par rapport aux autres offres lors de la constitution du livre d’ordres, a déclaré le gouvernement allemand dans un communiqué. Le groupe a payé 13,20 euros par action, un prix supérieur au cours de clôture de 12,60 euros, a-t-il précisé.

À 13h23 GMT, l’action de Commerzbank bondissait de 18,10% tandis que celle d’Unicredit prenait 1,08%.

Cette opération, qui intervient après des années de rumeurs quant à l’intérêt de la banque italienne pour sa concurrente allemande, impose UniCredit comme l’un des principaux actionnaires de Commerzbank.

Unicredit, qui jouit d’un capital excédentaire après une forte hausse de ses bénéfices ces deux dernières années, a déclaré qu’elle « étudierait les possibilités de création de valeur pour toutes les parties prenantes des deux banques ».

L’État allemand détient depuis longtemps une participation de 16,5% dans Commerzbank par l’intermédiaire de son fonds de sauvetage bancaire, à la suite d’un renflouement effectué il y a 16 ans pendant la crise financière mondiale.

CONSOLIDER LE MARCHÉ

Les dirigeants bancaires européens tout comme les régulateurs souhaitent depuis longtemps consolider le marché bancaire européen, fragmenté, par des fusions transfrontalières. Ils se plaignent néanmoins des obstacles majeurs qui entravent ces opérations géantes. Les discussions sur de telles prises de contrôle sont donc souvent restées lettre morte.

« À première vue, nous estimons qu’un rachat total de Commerzbank pourrait avoir du sens, d’un point de vue financier et stratégique, pour Unicredit, qui a été claire sur le fait qu’elle cherche des cibles », ont estimé des analystes de la banque d’affaires américaine KBW dans une note.

Berlin avait annoncé la semaine dernière que l’État commencerait à réduire sa participation, chose faite dès mardi avec la vente de quelques 53 millions d’actions.

Le gouvernement allemand n’a cependant pas encore décidé ce qu’il ferait de la participation restante de 12% qu’il détient dans Commerzbank, a déclaré le ministère des Finances.

À la suite de la vente, une clause de « lock-up » s’est déclenchée, interdisant à Berlin de vendre d’autres parts pendant une période de 90 jours.

Par le passé, et en privé, les responsables allemands avaient exprimé leur réticence à voir Commerzbank rachetée par un investisseur étranger : ils craignaient que cela ne crée une concurrence domestique encore plus intense pour la première banque du pays, la Deutsche Bank.

Mardi également, le directeur général de Commerzbank Manfred Knof a déclaré qu’il ne se présenterait pas pour un nouveau mandat lorsque son mandat s’achèvera, fin 2025.

Manfred Knof avait jusqu’ici minimisé les perspectives d’une éventuelle fusion entre grandes banques, assurant qu’il s’efforçait de conserver l’indépendance de Commerzbank.

Déjà présente en Allemagne par l’intermédiaire de sa filiale munichoise HypoVereinsbank (HVB), UniCredit nourrit depuis longtemps des ambitions à l’égard de Commerzbank.

Directeur général de la banque italienne depuis 2021, Andrea Orcel avait ainsi approché son homologue de Commerzbank Manfred Knof début 2022, avant le conflit ukrainien, ont indiqué à Reuters des personnes au fait du dossier.

Le Français Jean-Pierre Mustier, prédécesseur d’Orcel, avait également étudié une potentielle acquisition de Commerzbank. L’opposition politique avait toutefois fait échouer ce projet, selon une personne ayant travaillé sur la transaction.

Le fait que les actions de Commerzbank détenues par le gouvernement allemand soient achetées par un seul investisseur constitue une surprise pour le milieu financier, qui s’attendait à ce que l’État les vendent par petits blocs à différents investisseurs institutionnels.

(Reportage Tom Sims, Christian Kraemer et Giulia Segreti, version française Diana Mandiá et Florence Loève, édité par Kate Entringer)

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