Un rebond boursier timide attendu en 2023
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par Hari Kishan
BANGALORE (Reuters) – L’économie mondiale devra être remise sur pied pour que les marchés actions mondiaux puissent espérer sortir de leur torpeur actuelle, estiment les stratèges et gérants interrogés par Reuters, qui ont revu à la baisse leurs prévisions pour 2023 ces trois derniers mois.
Et la réalisation de cette condition est loin d’être acquise puisque les grandes banques centrales semblent décidées à poursuivre pendant plusieurs mois encore le resserrement de leur politique monétaire.
Après un début d’année très dynamique, les actions mondiales ont perdu la majeure partie des gains engrangés depuis le début de la reprise boursière « post-COVID ». Et à l’exception de quelques marchés, comme l’Inde, la plupart sont encore loin d’une reprise soutenue.
Les prévisions à un an des analystes pour la majorité des 17 grands indices couverts par les enquêtes de Reuters menées entre le 14 et le 29 novembre ont été revues en baisse par rapport à l’enquête d’août.
Interrogés sur la durée du passage à vide actuel, plus de 70% des professionnels sondés (66 sur 90) ont répondu tabler sur au moins trois mois supplémentaires, neuf autres sur un rebond plus rapide et les 15 derniers ont estimé que le pire était déjà passé.
Le facteur décisif sera l’attitude des banques centrales, qui affirment pour l’instant que les taux devront rester élevés plus longtemps qu’anticipé par les investisseurs même si leur hausse peut ralentir en 2023.
« Ce thème va sans doute rester dominant au premier semestre 2023, ce qui se traduira par des performances limitées pour les actions », écrivent les stratèges de Credit Suisse dans leurs perspectives d’investissement 2023.
« Les secteurs et les régions affichant des bénéfices stables, un faible endettement et une capacité d’augmentation des prix devraient mieux se comporter dans cet environnement. Pour le second semestre 2023, nous nous attendons à ce que le débat porte sur le pic du resserrement monétaire, avec en perspective la capacité de résistance des bénéfices dans un contexte de ralentissement de la croissance. »
LA BAISSE POURRAIT CONTINUER JUSQU’À LA MI-2023 EN EUROPE
La plupart des 17 grands indices boursiers couverts par l’enquête devraient enregistrer des progressions inférieures à 10% d’ici un an, ce qui ne suffirait pas à effacer la totalité des pertes subies depuis le début de cette année.
L’enquête de novembre est la quatrième d’affilée montrant une révision à la baisse des estimations des responsables de stratégies d’investissement.
À la question de savoir ce qui devrait être le principal moteur permettant aux actions de repartir à la hausse, plus de 70% des professionnels ayant répondu (52 sur 74) ont cité l’amélioration des fondamentaux économiques.
Sept autres ont placé en tête les bénéfices des sociétés cotées et six ont dit que la peur de rater le rebond, le fameux facteur FOMO (« fear of missing out ») pourrait être suffisant. Parmi les neuf derniers, la réponse la plus souvent citée est la fin des hausses de taux de la Réserve fédérale.
Dans l’immédiat, et alors que la remontée des taux directeurs se poursuit, c’est le risque d’entrée en récession ou de ralentissement marqué de plusieurs économies qui inquiète les investisseurs.
« Nous restons convaincus que les actions vont continuer de remonter la pente en décembre mais nous prévoyons pour 2023 un contexte de croissance de plus en plus difficile si les politiques des banques centrales restent restrictives », résume Marko Kolanovic, responsable de la stratégie de marché de J.P. Morgan dans une note.
L’indice Standard & Poor’s 500 américain est attendu fin 2023 à 4.200 points, soit environ 6% au-dessus de son niveau actuel.
Dans la zone euro, l’Euro Stoxx 50 devrait reculer d’environ 8% d’ici la mi-2023 et rester à peu près stable ensuite jusqu’à la fin de l’an prochain.
L’enquête montre aussi des performances relatives plus intéressantes en vue pour les marchés boursiers émergents: l’indice BSE indien, déjà en hausse de près de 7% cette année, pourrait prendre 9% supplémentaires d’ici un an et le Bovespa brésilien 13% après une progression de 4% depuis le 1er janvier.
(Reportage Hari Kishan et Indradip Ghoshn avec les correspondants de Reuters à Buenos Aires, Londres, Mexico, Milan, New York, San Francisco, Sao Paulo, Tokyo et Toronto; version française Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)