UBS rachète Credit Suisse, les autorités tentent de rassurer les marchés
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par Stefania Spezzati, Oliver Hirt et John O’Donnell
BERNE (Reuters) – UBS va racheter Credit Suisse pour un montant de trois milliards de francs suisses (3,04 milliards d’euros) et assumer jusqu’à 5,4 milliards de dollars (5,05 milliards d’euros) de pertes, dans le cadre d’une fusion entre les deux banques imaginée par les autorités suisses et applaudie par plusieurs banquiers centraux, soucieux d’éviter de nouvelles turbulences sur les marchés.
Signe d’une réponse mondiale coordonnée, la Banque centrale européenne (BCE) s’est engagée à soutenir les banques de la zone euro en leur accordant des prêts si nécessaire, ajoutant que le sauvetage de Credit Suisse par les autorités suisses avait été « déterminant » pour rétablir le calme.
« Le secteur bancaire de la zone euro est résistant, avec des positions solides en termes de capital et de liquidités », écrit la BCE. « Dans tous les cas, notre boîte à outils politique est entièrement équipée pour fournir un soutien en liquidités au système financier de la zone euro si nécessaire et pour préserver la transmission harmonieuse de la politique monétaire », ajoute l’institut de Francfort.
Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, et la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, ont également salué l’annonce des autorités suisses visant à assurer la stabilité financière.
Les autorités suisses de régulation ont été contraintes d’intervenir et de mettre en oeuvre un plan pour éviter qu’une crise de confiance autour de Credit Suisse ne se propage à l’ensemble du système financier. L’accord entre UBS et Credit Suisse devrait être finalisé d’ici la fin de l’année.
La Banque d’Angleterre (BoE) a également applaudi les mesures prises par les autorités suisses et a assuré que le système bancaire britannique était bien financé.
Le rapprochement entre les deux géants bancaires suisses s’inscrit dans le cadre des efforts mis en oeuvre en Europe et aux Etats-Unis pour soutenir le secteur depuis l’effondrement des banques régionales américaines Silicon Valley Bank et Signature Bank.
UNE « INTERVENTION DÉCISIVE »
On ignore pour le moment si l’accord entre UBS et Credit Suisse sera suffisant pour restaurer la confiance dans le secteur bancaire mondial. La séance d’ouverture des marchés financiers en Asie, en Australie et en Nouvelle-Zélande, dans quelques heures, pourrait fournir une première réponse.
Les contrats sur l’euro suggéraient une légère hausse de la monnaie unique européenne, à 1,0674 dollar.
« Cela semble être une intervention très importante et décisive », a déclaré Brian Jacobsen, chef stratège chez Allspring Global Investments.
« Si les marchés ne flairent pas d’autres problèmes persistants, je pense que cela devrait être plutôt positif. Les gouvernements ont l’intention d’étouffer l’étincelle de la contagion avant que les flammes ne deviennent incontrôlables », a-t-il ajouté.
La Federal Deposit Insurance (FDIC), l’autorité fédérale américaine de garantie des dépôts, prévoit de relancer le processus de cession de Silicon Valley Bank selon des sources proches du dossier.
Le président d’UBS, Colm Kelleher, a déclaré lors d’une conférence de presse que la banque d’investissement de Credit Suisse, qui emploie des milliers de personnes dans le monde, allait être liquidée. UBS a déclaré anticiper des économies annuelles de l’ordre de sept milliards de dollars d’ici à 2027.
La Banque nationale suisse (BNS), la banque centrale du pays, a déclaré que l’accord entre Credit Suisse et UBS comprenait 100 milliards de francs suisses (101,2 milliards d’euros) d’aides destinées aux liquidités des deux groupes.
Selon les modalités de l’opération de rachat, entièrement en actions, les actionnaires du Credit Suisse recevront une action UBS pour 22,48 actions Credit Suisse détenues, ce qui équivaut à 0,76 franc suisse par action, soit pour un montant total de trois milliards de francs suisses, a précisé UBS.
Credit Suisse a par ailleurs ramené à zéro la valeur de son portefeuille d’obligations Additional Tier 1, ce qui a suscité la colère de certains créanciers obligataires qui pensaient être mieux protégés dans le cadre de l’opération de sauvetage. Ces obligations, qui constituent un type de dette plus risqué que les obligations traditionnelles, ont une valeur nominale de 17 milliards de dollars.
Malmenée en Bourse après la décision de son principal actionnaire qui a exclu tout nouveau financement, Credit Suisse a bénéficié la semaine dernière d’une aide de 54 milliards de dollars de la BNS dans un contexte de fermeture des banques régionales américaines Silicon Valley Bank et Signature Bank.
Credit Suisse compte parmi les 30 plus importantes banques du monde d’un point de vue systémique et une faillite aurait provoqué une onde de choc à travers l’ensemble du secteur financier mondial.
« Avec le rachat de Credit Suisse par UBS, une solution a été trouvée pour assurer la stabilité financière et protéger l’économie suisse dans cette situation exceptionnelle », ont déclaré la BNS et d’autres autorités du pays.
La Finma, l’autorité de régulation des marchés financiers, a indiqué avoir approuvé le rapprochement entre UBS et Credit Suisse. Elle a ajouté noter un risque que Crédit Suisse devienne « illiquide », même si la banque restait solvable, et qu’il était « nécessaire que les autorités agissent ».
Le président de Credit Suisse, Axel Lehmann, a déclaré que ce rapprochement était la meilleure solution pour préserver la confiance, tandis que le ministre suisse des Finances, Karin Keller-Sutter, a dit que l’objectif premier était de protéger la place financière et l’économie suisses.
(Reportage John Revill, Noele Illien, John O’Donnell, Oliver Hirt et Tom Sims; avec Abinaya Vijayaraghavan à Bangalore; version française Claude Chendjou)
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