Timides variations sur les actions en attendant les banques centrales
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en hausse lundi à l’ouverture et les Bourses européennes, hormis Paris, sont également dans le vert à mi-séance dans une session marquée par de faibles variations en attendant les rendez-vous de politique monétaire des grandes banques centrales, dont celui de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,36% pour le Dow Jones, de 0,40% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,59% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 fléchit de 0,30% à 7 .495,15 points vers 11h00 GMT. À Francfort, le Dax avance de 0,41% et à Londres, le FTSE progresse de 0,85%, grâce aux valeurs pétrolières.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 gagne 0,46%. L’EuroStoxx 50 de la zone euro est stable (-0,01%), tandis que le Stoxx 600 progresse de 0,38%.
La tendance positive en Europe est soutenue par le secteur de l’énergie (+1,09%) dans le sillage de la hausse des cours du pétrole alors qu’Israël a promis de frapper durement le Hezbollah après une attaque sur le plateau du Golan occupé par l’Etat hébreu.
En revanche, le secteur européen du transport et des loisirs (-1,13%) souffre avec notamment Lufthansa (-0,74%) qui a annulé des vols vers le Liban.
Le compartiment télécom européen (+0,46%) est en hausse malgré des actes de vandalisme dans plusieurs départements français dans la nuit de dimanche à lundi.
De nombreux résultats d’entreprises animent également les échanges en Europe, notamment dans le secteur des vins et spiritueux où Heineken (-7,7%) pèse sur Pernod Ricard (-1,41%), Rémy Cointreau (-0,24%) et Diageo (-0,54%), ainsi qu’indirectement sur le compartiment du luxe (-1,0%) en lien avec la Chine.
Sur les marchés, le climat est avant tout à l’attentisme alors que les publications des géants de nouvelles technologies comme Apple, Meta et Amazon sont prévus dans la semaine.
Sur le plan de la politique monétaire, les investisseurs prendront connaissance mercredi des décisions de la Banque du Japon (BoJ) et de la Fed, avant celles jeudi de la Banque d’Angleterre (BoE).
Côté indicateurs macroéconomique, les chiffres mensuels de l’activité manufacturière en Europe et aux Etats-Unis sont prévus jeudi, tandis que vendredi sera publié le rapport mensuel officiel sur l’emploi américain.
« Cette semaine pourrait bien donner le ton pour le reste de l’été, car nous allons apprendre la manière dont les banques centrales réfléchissent aux problèmes auxquels elles sont confrontées », note Arun Sai, stratège multi-actifs chez Pictet Asset Management.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Abbott Laboratories recule de 4,8% en avant-Bourse. Le laboratoire a été condamné vendredi par un tribunal à verser 495 millions de dollars de dommages et intérêts en raison de sa préparation infantile spéciale pour les prématurés, soupçonnée de provoquée une maladie intestinale.
Nvidia NVDA.O, Alphabet, Amazon, Meta Platforms et Tesla gagnent de 0,5% à 0,8% après la récente débâcle des valeurs technologiques.
VALEURS EN EUROPE Heineken HEIN.AS chute de 7,7%, deuxième plus forte baisse du Stoxx 600 derrière Recktitt Benckiser (-9,69%), le brasseur néerlandais ayant fait état d’un bénéfice d’exploitation sur les six premiers mois de l’année en deçà des prévisions des analystes. Carlsberg cède 3,39%.
Reckitt Benckiser, fabricant de lait maternisé Enfamil, est pénalisé indirectement par la décision de justice défavorable à Abbott Laboratories.
Philips grimpe de 10,45%, le fabricant néerlandais d’appareils médicaux ayant annoncé des résultats trimestriels supérieurs aux prévisions, grâce notamment à la mise en œuvre de son programme de restructuration.
Merck avance de 3,92% à la faveur du relèvement de ses prévisions annuelles après notamment une solide performance opérationnelle de sa division santé.
Emeis (ex-Orpea) dévisse de 17,68% après avoir révisé à la baisse sa fourchette de progression du bénéfice opérationnel courant avant loyers (EbitdaR) pour cette année.
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans se replie de près de quatre points de base, à 4,1569% alors que la probabilité d’une baisse des taux de la Fed en septembre grimpe à 88%, selon le baromètre Fedwatch de CME Groupe.
Le rendement du Bund allemand de même échéance cède environ cinq points de base, à 2,348%, le marché anticipant à 100% au moins une deuxième baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) cette année après celle décidée en juin.
Le rendement du Gilt britannique à deux ans est tombé lundi à 3,864%, son plus bas niveau depuis mai 2023 avant une déclaration sur les dépenses publiques de la nouvelle ministre des Finances, Rachel Reeves, prévue dans le courant de la journée. Les marchés financiers anticipent par ailleurs avec désormais une probabilité de 58% une baisse des taux de la BoE jeudi, contre une probabilité de 51% vendredi dernier.
CHANGES
Le dollar est stable (+0,07%) face à un panier de devises de référence, tandis que l’euro perd 0,22%, à 1,0833 dollar.
Le yen est pratiquement inchangé lundi, à 153,66 pour un dollar, le sentiment restant fragile après la plus importante hausse hebdomadaire de la monnaie japonaise depuis fin avril la semaine dernière, dans un contexte d’évolution des attentes en matière de taux d’intérêt au Japon.
PÉTROLE
Le marché pétrolier, initialement en hausse lundi dans les premiers échanges après l’attaque sur le plateau du Golan occupé par Israël, est désormais légèrement en repli. La crainte d’une aggravation du conflit au Moyen-Orient est reléguée au second plan par les doutes sur la demande chinoise qui ont fait perdre la semaine dernière au Brent 1,8% et au WTI 3,7%.
Vers 11h10 GMT, le Brent reflue de 0,31% à 80,88 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,36% à 76,88 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)