Thales rattrapé par des inquiétudes dans le segment spatial malgré un bon 1er semestre
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(Reuters) – Thales recule nettement mardi à la Bourse de Paris après la publication de ses résultats du premier semestre marqués par une hausse du résultat opérationnel mais un avertissement sur la marge du segment spatial.
A 9h30 GMT, l’action de l’équipementier français pour l’aérospatial, la défense et la sécurité recule de 4,1% à 148,10 euros, lanterne rouge du CAC 40 quasiment inchangé au même moment.
Pour la période janvier-juin, le groupe a publié un résultat opérationnel en hausse de 10,4% à 1,096 milliard d’euros, battant légèrement le consensus qui ressortait à 1,093 milliard selon des données compilées par l’entreprise.
La marge opérationnelle atteint 11,5% – un record pour un premier semestre – et le carnet de commandes consolidé ressort à 47 milliards d’euros, un pic historique.
Alors que la guerre en Ukraine est entrée en février dans sa troisième année, Thales a profité de la demande croissante pour des équipements militaires, émanant notamment de pays de l’Otan ayant confirmé leur soutien à Kyiv.
Mais le groupe connaît des difficultés dans sa division aérospatiale, où deux « tendances contrastées » sont mises en exergue par Thales: les activités aéronautiques ont connu une croissance à deux chiffres tandis que l’activité spatiale a été stable.
Outre l’absence de croissance, cette activité est aussi affectée par une augmentation des dépenses de recherche et développement (R&D).
Ainsi, le résultat opérationnel de la division aérospatiale a reculé de 10,2% au premier semestre et la marge opérationnelle est tombée à 6,5% contre 6,9% un an plus tôt.
« La marge de l’aérospatiale a surpris à la baisse au vu des difficultés connues dans le segment spatial », soulignent dans une note les analystes de Berenberg.
« RUMEURS »
Pour l’exercice 2024, Thales a prévenu que le résultat opérationnel de son segment spatial devrait être négatif du fait du recul des télécommunications commerciales, de la hausse des frais de R&D et de l’impact des coûts de restructuration de cette activité.
L’objectif de marge opérationnelle pour l’ensemble du groupe a été légèrement ajusté, avec une fourchette comprise entre 11,7% et 11,8%, contre 11,7% et 12% annoncé initialement.
Des sources industrielles ont affirmé qu’Airbus et Thales étaient en discussion pour unir certaines de leurs activités spatiales, afin de mieux concurrencer les géants américains tels que Starlink d’Elon Musk.
Lors d’un appel avec des analystes mardi, le PDG Patrice Caine a qualifié ces discussions de « rumeurs ».
« Nous devons vraiment nous concentrer sur ce que j’appelle le plan A, qui consiste à restructurer l’activité (spatiale) pour la remettre sur les rails d’ici 2027 », a-t-il déclaré.
Il a toutefois noté qu’une fusion pourrait apporter compétitivité et innovation d’une part, mais risquerait d’entraîner des « revers » d’autre part.
(Olivier Sorgho et Pauline Foret, rédigé par Jean Terzian et Leo Marchandon, édité par Blandine Hénault)
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