Russie: Avtovaz, contrôlé par Renault, redémarre provisoirement sa production
Avtovaz, le principal constructeur automobile russe contrôlé par Renault, a annoncé mercredi avoir repris comme prévu sa production après plusieurs jours de suspension sur fond de pénuries de semi-conducteurs et d’incertitudes sur les flux logistiques liées à l’invasion de l’Ukraine.
Ce redémarrage des usines de Togliatti et d’Izhevsk n’est que partiel puisqu’il concerne seulement l’assemblage des modèles Lada Granta et Niva, et pas encore celui des véhicules issus de la plateforme B0 de Renault, dont la production n’a pas encore repris.
Il ne sera également que temporaire puisqu’Avtovaz a aussi annoncé mercredi matin qu’il avancerait ses congés d’été afin de stocker davantage de composants électroniques et d’assurer une activité plus stable à ses sites de production en Russie.
Les vacances pour ses salariés commenceront désormais le 4 avril jusqu’au 24 avril, à la place du calendrier initial allant du 25 juillet au 14 août, a-t-il indiqué.
L’évolution de l’activité de Renault et de ses affiliés en Russie, et les intentions futures du groupe au losange, sont scrutées de près dans le contexte de la guerre en Ukraine car Renault est, parmi les constructeurs automobiles mondiaux, le plus exposé à un marché russe sur lequel il parie depuis 15 ans.
Le groupe français, qui a tiré l’an dernier la moitié du résultat opérationnel de sa division automobile d’Avtovaz, a opté jusqu’à présent pour le statu quo, contrairement à de nombreuses autres multinationales comme Toyota, Nike ou Ikea, qui ont annoncé l’arrêt de leurs activités en Russie depuis le début de l’offensive russe le 24 février.
Mercredi matin à la Bourse de Paris, l’action Renault gagne 5%, mais reste en baisse d’environ 20% depuis le début de l’année.
Le constructeur possède également une usine à Moscou, dont la production reste suspendue jusqu’au 18 février en raison des difficultés logistiques et de manque de composants induits par la guerre en Ukraine.
(Reportage Gilles Guillaume à Paris, édité par Jean-Michel Bélot)