Repli en vue en Europe, regain d’incertitude sur la Fed
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.PARIS (Reuters) – Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse mardi, les interrogations sur la politique monétaire américaine après des indicateurs économiques meilleurs qu’attendu l’emportant sur la perspective de plus en plus nette d’un assouplissement des contraintes sanitaires qui freinent l’économie chinoise.
Les contrats à terme sur indices suggèrent un recul de 0,25% pour le CAC 40 à Paris, de 0,27% pour le Dax à Francfort, de 0,2% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,3% pour l’EuroStoxx 50.
Les chiffres supérieurs aux attentes des commandes à l’industrie aux Etats-Unis et surtout de l’indice ISM du secteur des services, qui traduisent un dynamisme persistant de l’économie américaine, ont relancé le débat sur la possibilité que la Réserve fédérale prolonge la phase de hausse des taux d’intérêt.
À huit jours des décisions du Federal Open Market Committee (FOMC), cet imprévu tempère le regain d’appétit pour le risque qui a motivé le rebond des dernières semaines, ce qui s’est déjà traduit par un repli de plus de 1% de Wall Street.
Ce recul, note John Plassard de Mirabaud Securities, s’explique aussi par la publication dans le Wall Street Journal d’un article « qui note que certains responsables de la Fed pourraient chercher à faire passer une nouvelle hausse des taux d’un demi-point en février » pour prévenir un risque de persistance de l’inflation en 2023.
Les marchés à terme anticipent désormais un taux des « fed funds » très légèrement supérieur à 5% en mai, soit neuf points de base de plus qu’en fin de semaine dernière. Pour le 14 décembre, le scénario privilégié reste celui d’une hausse de taux d’un demi-point.
En Europe, les commandes à l’industrie en Allemagne ont augmenté de 0,8% en octobre, alors que le consensus Reuters les donnait en hausse de 0,1% seulement.
Par ailleurs, l’économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE), Philip Lane, déclare dans un entretien publié par Milano Finanza que de nouvelles hausses de taux seront nécessaire pour contenir l’inflation même si celle-ci est proche de son pic.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en nette baisse lundi, l’annonce d’une accélération de l’activité dans le secteur des services ayant ravivé les craintes de voir la Fed prolonger la phase de hausse des taux.
L’indice Dow Jones a cédé 1,40%, ou 482,78 points, à 33.947,10, le Standard & Poor’s 500 a perdu 72,86 points, soit 1,79%, à 3.998,84 et le Nasdaq Composite a reculé de 221,56 points (-1,93%) à 11.239,94.
La baisse a touché tous les secteurs de la cote mais elle a été particulièrement marquée pour ceux des banques (-4,23%), de la consommation non contrainte (-2,95%) et de l’énergie (-2,94%).
Tesla a par ailleurs perdu 6,37% après des informations selon lesquelles il envisage de réduire en décembre sa production de Model Y sur son site de Shanghai.
Les contrats à terme sur indice suggèrent pour l’instant une ouverture proche de l’équilibre.
EN ASIE
À la Bourse de Tokyo, l’indice Nikkei a fini en hausse de 0,24%, tiré par les valeurs tournées vers l’export, en particulier celles des semi-conducteurs, sur fond de baisse du yen.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai a fini pratiquement inchangé (+0,02%) alors que le CSI 300 progressait de 0,54%. À Hong Kong, le Hang Seng, après avoir atteint son plus haut niveau depuis le 1er septembre, perd 0,78%.
CHANGES
Le dollar, tombé lundi à son plus bas niveau depuis fin juin face à un panier de devises de référence, amplifie le rebond entamé lundi après les chiffres de l’ISM et des commandes à l’industrie aux Etats-Unis: il s’apprécie de 0,11% après un gain de 0,71% la veille, sa meilleure performance quotidienne depuis le 21 novembre.
L’euro revient ainsi à 1,0484 dollar alors qu’il avait frôlé 1,06 avant les indicateurs américains de lundi.
Le dollar australien, en revanche, gagne du terrain (+0,37%) après la hausse d’un quart de point, à 3,1%, du taux directeur de la Reserve Bank of Australia (RBA), désormais au plus haut depuis dix ans, une décision accompagnée de déclarations jugées un peu moins fermes qu’anticipé par les analystes.
TAUX
Les rendements des emprunts d’Etat américains sont pratiquement inchangés dans les échanges en Asie, au lendemain de la hausse soutenue provoquée par les indicateurs américains.
Le dix ans, a 3,601%, affiche une hausse de plus de neuf points de base par rapport à son niveau de la fin de la semaine dernière et le deux ans, à 4,3996%, un rebond de plus de dix points.
En Europe, le dix ans allemand prend un peu plus de trois points dans les premiers échanges à 1,905%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier regagne une partie du terrain perdu en raison des craintes d’un resserrement prolongé de la politique monétaire américaine, un rebond soutenu notamment par l’embargo européen sur le pétrole russe et le plafonnement du prix de ce dernier par le G7.
Le Brent gagne 0,94% à 83,46 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,87% à 77,60 dollars.
Tous deux avaient perdu plus de 3% lundi.
(Rédigé par Marc Angrand, édité par Matthieu Protard)
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