Renault choisit un autre fournisseur que Nissan pour des culasses
par Gilles Guillaume
PARIS (Reuters) – Nissan a annoncé mardi qu’il allait arrêter à partir de début 2024 la production des culasses sur son site de Sunderland, dans le nord de l’Angleterre, pour le compte de Renault, ce dernier s’étant tourné vers un autre fournisseur jugé plus rentable.
« À partir de début 2024, l’usine Nissan de Sunderland cessera la production de culasses sur le site. Nous ne nous attendons pas à ce que cela entraîne des suppressions de postes et nous travaillons avec le personnel pour le redéployer dans d’autres secteurs de l’entreprise », a déclaré le constructeur automobile japonais à Reuters, confirmant des informations de Sky News.
Nissan emploie environ 250 personnes à cette fabrication de culasses – la partie supérieure du moteur – pour des blocs essence équipant des véhicules Renault.
« Suite à une étude sur l’approvisionnement le plus rentable en culasses, Renault Group a trouvé un autre fournisseur à partir de 2024 », a expliqué de son côté une porte-parole du groupe au losange.
Renault a engagé depuis plusieurs années une vaste politique d’économies et un ambitieux repositionnement stratégique pour redresser sa situation financière.
L’arrêt du contrat avec Nissan ne manquera pas d’alimenter les interrogations sur l’avenir de l’alliance entre Renault et son partenaire japonais, récurrentes depuis la disgrâce de Carlos Ghosn qui l’avait longtemps incarnée.
Renault, Nissan et Mitsubishi prévoient que plus de 80% de leurs modèles seront basés sur des architectures communes en 2026 mais la question de la convergence des stratégies des trois groupes pour la décennie suivante reste entière.
L’alliance s’articule aujourd’hui sur une logique plus pragmatique de projets partagés ou non, avec à chaque fois un « leader » et un « follower » selon les technologies et les géographies.
Renault a annoncé il y a plusieurs mois avoir proposé à Nissan entre 10 et 15 nouvelles pistes de travail, sur lesquelles le groupe japonais n’a pas encore donné de réponse.
(Reportage Gilles Guillaume, édité par Jean-Michel Bélot et Bertrand Boucey)