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Remy et Pernod à la peine en Bourse, enquête sur les eaux-de-vie de vin en Chine

Les groupes de spiritueux, comme Remy Cointreau et Pernod Ricard, sont à la peine vendredi à la Bourse de Paris alors que le ministère chinois du Commerce a annoncé le lancement d’une enquête anticoncurrentielle sur les eaux-de-vie de vin, comme le cognac, importées de l’Union européenne.

A 12h35, le producteur de cognac Remy Cointreau chute de 11,66% tandis que le groupe Pernod Ricard, moins exposé aux eaux-de-vie de vin, abandonne 4,88%.

Le géant du luxe LVMH, qui détient également des marques de spiritueux comme le cognac Hennessy, recule de 2,1%.

A Londres, le groupe de spiritueux Diageo abandonne 2,35%.

L’enquête des autorités chinoises fait suite à une plainte de l’Association chinoise des boissons alcoolisées au nom de l’industrie locale des eaux-de-vie de vin, a précisé le ministère du Commerce dans un communiqué publié vendredi.

Elle intervient dans un contexte de tensions croissantes avec l’Union européenne (UE) qui a lancé pour sa part des enquêtes concernant les subventions sur les véhicules électriques chinois et les importations de biodiesel.

« Il s’agit d’une première réponse très ciblée qui a pour but d’avertir l’UE qu’elle doit faire preuve de prudence », observe Max Zenglein, économiste au sein du groupe de réflexion européen Mercator Institute for China Studies.

La méthode n’est pas étrangère à la Chine : Pékin avait lancé en 2013 une enquête sur les importations de vins en provenance de l’UE après l’annonce par la Commission européenne d’un projet de droits de douane sur les panneaux photovoltaïques chinois. Un accord avait finalement été trouvé et l’enquête avait pris fin quelques mois après.

En 2020, la Chine a instauré des droits de douane sur le vin australien sur fond de conflit diplomatique entre Pékin et Canberra.

La deuxième économie mondiale est un marché crucial pour les groupes de spiritueux français. Le pays compte pour 10% des ventes de Pernod Ricard et 30% pour Remy Cointreau, selon les analystes de Jefferies.

Remy Cointreau n’a pas souhaité faire de commentaires. Pernod Ricard et LVMH n’étaient pas disponibles dans l’immédiat pour un commentaire.

 

(Rédigé par Blandine Hénault, avec la contribution de Michal Aleksandrowicz à Gdansk, Casey Hall et Brenda Goh à Shanghai, Joe Cash à Pékin, Dominique Vidalon et Mimosa Spencer à Paris, édité par Nicolas Delame et Kate Entringer)

 

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