25 octobre 2024Reuters

Rémy Cointreau abaisse ses objectifs annuels après un T2 difficile

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PARIS (Reuters) -Le fabricant français de spiritueux Rémy Cointreau a revu vendredi à la baisse ses objectifs pour l’exercice 2024-2025, du fait de conditions de marché détériorées en Chine et du manque de visibilité sur un calendrier de reprise aux Etats-Unis.

Producteur du cognac Rémy Martin et du triple sec Cointreau, le groupe a accusé une baisse de 16,1% en organique de son chiffre d’affaires au deuxième trimestre, soit plus que le recul de 15,4% anticipé par un consensus d’analystes cité par le groupe.

Alors qu’il prévoyait une amélioration progressive au fil de son exercice, débuté le 1er avril, Rémy Cointreau a dû revoir ses ambitions à la baisse face aux difficultés persistantes aux Etats-Unis et en Chine.

Il vise désormais pour son chiffre d’affaires annuel une « baisse à deux chiffres en organique » contre la « reprise graduelle au cours de l’année » prévue jusque-là.

Concernant la marge opérationnelle courante, le groupe table sur une « dégradation organique » partiellement compensée par un plan de réduction des coûts de plus de 50 millions d’euros, contre une « protection de la rentabilité » visée précédemment.

Le troisième trimestre 2024/2025 sera « le plus difficile » mais les ventes aux Etats-Unis devraient « rebondir au quatrième trimestre », a estimé le directeur financier de Rémy Cointreau Luca Marotta lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.

Le groupe a confirmé ses objectifs pour 2025-2026, avec une croissance organique du chiffre d’affaires annuel attendue autour de 9% (« high single digit ») et une amélioration organique progressive de la marge opérationnelle courante.

Il a aussi maintenu inchangés ses objectifs de marge à l’horizon 2029-2030.

« Compte tenu des incertitudes actuelles, ainsi que de la faiblesse du marché des spiritueux et de la détérioration continue de la croissance et de la rentabilité, nous sommes surpris que la direction maintiennent ses objectifs » de croissance organique pour 2026 et qu’elle réitère ses ambitions pour 2030, ont estimé des analystes de JPMorgan dans une note publiée vendredi.

A la Bourse de Paris, l’action Rémy Cointreau reculait de 0,67% à 59,25 euros vers 9h30 GMT après un parcours volatil. Le titre a gagné jusqu’à près de 2% dans la matinée et reculé jusqu’à 3,5%.

COGNAC EN CHUTE

Les consommateurs chinois ont largement ralenti leurs achats du fait d’un contexte économique difficile, tandis qu’aux Etats-Unis, le secteur est pénalisé par des stocks excessifs dont l’écoulement se poursuit encore.

La division dédiée au cognac, première touchée, a pâti d’une chute de 20,7% en organique au T2, encore plus conséquente que celle de 18% prévue par les estimations des analystes.

Rémy Cointreau réalise environ 70% de ses ventes avec le cognac, dont la grande majorité aux Etats-Unis et en Chine.

Le chiffre d’affaires de la division dédiée aux liqueurs et spiritueux a quant à lui baissé de 4,9% au deuxième trimestre.

Par ailleurs, Rémy Cointreau a dit prendre acte de la décision provisoire de la Chine d’appliquer des droits de douane additionnels à hauteur de 38,1% sur les importations de cognac.

« Si ces droits provisoires étaient confirmés, l’impact serait marginal pour l’exercice 2024-2025 et le groupe activerait son plan pour en atténuer les effets à partir de 2025-26 », indique le fabricant.

Luca Marotta a déclaré que les mesures douanières induiront des hausses de prix de la part de groupe qui mène actuellement des recherches pour en évaluer l’impact sur les ventes.

Plus gros acteur et concurrent de Rémy Cointreau, Pernod Ricard a annoncé la semaine dernière une chute de ses ventes plus importante que prévu au premier trimestre, due entre autres à de mauvaises performances en Chine.

Le géant du luxe LVMH, propriétaire du cognac Hennessy, a échoué à atteindre les prévisions pour son troisième trimestre, identifiant lui aussi les conditions du marché chinois comme source de ses difficultés.

(Rédigé par Florence Loève et Dominique Vidalon, édité par Blandine Hénault)

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